Un apéro pour déconstruire les stéréotypes dans le couple
Focus sur l'expérience inédite d'une artiste qui a vécu une relation amoureuse régie par un contrat. Elle donne une conférence à Bulle.

Se donner la main, dire "je t'aime", dormir ensemble: voici quelques-unes des règles tacites qui régissent le couple. C'est pour les questionner que Jeanne Spaeter, artiste genevoise de 28 ans, s'est lancée dans une expérience plutôt singulière. En janvier 2020, elle débute une relation amoureuse avec un inconnu, qu'elle documente méthodiquement sur son compte Instagram.
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La relation est encadrée par un contrat en 14 clauses, rédigé auparavant avec l'aide d'une avocate. Le nombre d'heures passées ensemble, les finances, la fréquence des rapports sexuels, la présentation aux parents respectifs: tout est couché par écrit. "J'ai voulu prendre les règles tacites qui régissent les couples que j'ai pu observer autour de moi et les passer sous la forme d'un contrat de travail. Deux personnes qui travaillent ensemble pour l'entreprise couple", sourit la jeune femme.
Un postulat de départ pas si étrange, selon Jeanne Spaeter, puisque ces normes sociales existent malgré nous. Faut-il dès lors les déconstruire, les questionner? "Pas forcément, mais c'est important d'en être conscient pour mieux renégocier nos rapports et avoir une relation plus heureuse. Tout n'est pas que magie en amour!"
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En conférence à Bulle
L'expérience menée par Jeanne Spaeter a bénéficié d'un fort écho médiatique, encore plus en période de St-Valentin où la notion d'amour est sur toutes les bouches. D'ailleurs l'amour, l'a-t-elle rencontré au cours de son expérience? "Des sentiments sont nés, oui. On a dû activement se séduire, davantage que lorsqu'on rencontre quelqu'un naturellement. On a dû réfléchir à ce qui nous rassemble, à ce qu'on pouvait partager. Un lien de partenariat très fort lien s'est créé, ce qui peut suffire pour dire qu'on est amoureux, selon moi."
Mike, le jeune homme qui a pris part à cette aventure, a toutefois mis un terme à la relation avant la fin du contrat, après dix mois d'expérience, "parce que c'était très lourd pour lui psychologiquement", explique Jeanne Spaeter.
Une décision qui l'a rendue triste, elle qui aurait bien voulu aller jusqu'au bout de l'aventure. "J'étais déçue certes, mais surtout heureuse qu'il prenne cette décision pour lui."
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L'artiste a continué à documenter son expérience sur Instagram jusqu'à la fin, soit en janvier dernier. Elle donne une conférence à Ebullition le dimanche 13 février, sur l'invitation du Collectif féministe du sud fribourgeois. Son intervention sera suivie d'un apéro sexo mené par Rebecca Bühler. Ces événements, qui existent depuis 2019, ont pour vocation de libérer la parole autour de la sexualité et des thèmes qui s'y rattachent.
Jeanne Spaeter intervient également au Nouveau Monde à Fribourg ce dimanche dans le cadre des cycles de conférence Tea-room. Un événement qui affiche déjà complet.


