Un après-midi gratuit sur les skis
C'est ce que propose chaque année la fondation Fit4future, d'après l'idée de l'ancien skieur Bernhard Russi. Reportage à Moléson.

La fondation, anciennement connue sous le nom de Fondation Cleven, propose chaque année depuis 2005 des sorties gratuites pour les débutants à ski dans le cadre de l'opération Snow4free. Durant quatre mercredis, les enfants âgés de 9 à 13 ans peuvent se rendre dans une station proche de chez eux en car et profiter d'une journée sur les lattes avec des moniteurs, le tout sans frais.
"C'est une opération qui a été imaginée par l'illustre Berhnard Russi, qui a eu l'idée de mettre les enfants avec les générations suivantes qui font de moins en moins de ski", raconte Jean-Pierre Clerc, coach pour Snow4free. "C'est l'occasion de faire une initiation au ski gratuitement, et bien entouré!"
Mais ce n'est pas tout: l'action s'occupe de tout, du transport jusqu'à l'abonnement, et même plus. "On va chercher les enfants en car, on les équipe, et tout le reste est fourni par différents partenaires", soutient Jean-Pierre Clerc. "Ils ont même droit à des petits cadeaux, un petit sac avec une paire de lunettes et de quoi grignoter."
"Intégrés par le sport"
Ce mercredi, l'espace d'une journée, ce sont plus de 1000 enfants qui ont pu bénéficier de l'offre à travers la Suisse, dans huit stations différentes. "Ici, à Moléson, on a 50 participants."
On a aussi quelques réfugiés ukrainiens. Ils seront intégrés par le sport, avec la culture suisse du ski. Ils se retrouvent ici, à peine capable de parler le français, mais ils suivent le mouvement.
Bien que la plupart de ces petits skieurs soient Fribourgeois, ce n'est pas le cas de tous. "On a aussi quelques réfugiés ukrainiens. Ils seront intégrés par le sport, avec la culture suisse du ski. Ils se retrouvent ici, à peine capable de parler le français, mais ils suivent le mouvement."
D'après le coach, pas besoin de parler pour transmettre sa passion. "On travaille beaucoup par imitation, il n'y a pas besoin de comprendre tout de A à Z. En général, ce qui est extraordinaire, c'est qu'ils s'en sortent très bien", s'enthousiasme-t-il.
Et les enfants?
De leur côté, la plupart des jeunes skieurs semblent profiter pleinement de leur après-midi, ou du moins de ce qu'il en reste, le bus étant arrivé avec du retard à cause des intempéries. "On pourrait s'appeler les montagnes, ou alors les bananes", s'exclame une débutante en rigolant, tandis que la monitrice tente de trouver un nom à son petit groupe.
Alors qu'une partie du car fait la queue en attendant de recevoir le matériel, le reste s'amuse déjà dans la neige. Certains n'ont même pas attendu d'être debout sur leurs skis pour tomber: impatients de descendre les pistes, ils font des courses, des sauts et autres pirouettes dans la neige.
Mais une fois en haut de la piste, la donne change. "Je vais trop vite", s'écrie un garçon en plein chasse-neige. Heureusement, les moniteurs sont là pour leur donner de précieux conseils. "Pour remonter chercher ton bâton, il faut te mettre sur le côté et mettre tes skis en parallèle", explique une accompagnante. Et un petit skieur de réagir: "c'est comme monter des escaliers de côté, mais avec des chaussures plus lourdes!"
Passer le témoin
Pour Jean-Pierre Clerc, c'est essentiel de perpétuer la tradition nationale du ski et de transmettre une passion qu'il pratique depuis son plus jeune âge. Il se souvient: "je suis natif de Bulle et dans les années 80, quand j'ai appris à skier, il y avait des montagnes de neige. On pouvait redescendre des pistes de ski des environs sur les routes."
Aujourd'hui, sécurité oblige, plus question de proposer aux enfants de redescendre depuis Moléson jusqu'à Bulle sur les skis. Mais l'enthousiasme du Fribourgeois reste le même. "Partager ce bonheur, c'est essentiel. Et c'est pas plus mal d'avoir ce bus pour redescendre", rit-il en regardant les nombreux centimètres de neige tombés.
Très souvent, les enfants reviennent d'une année à l'autre et prennent avec eux un copain, parce qu'ils ont trouvé l'opération sympa
Cependant, s'occuper de 50 enfants en même temps, dans un car coincé dans les bouchons, ce n'est pas trop pénible? "Il faut être un peu grand-papa dans l'esprit", répond celui qui vient justement de le devenir. "Il faut avoir du temps et surtout de la patience, parce que 50 gamins dans un bus, je vous promet que ça déménage."
Pour s'inscrire, il suffit de se rendre sur le site de l'opération et d'y noter certaines informations. "Très souvent, les enfants reviennent d'une année à l'autre et prennent avec eux un copain, parce qu'ils ont trouvé l'opération sympa", assure Jean-Pierre Clerc.


