Un deuxième groupe d'otages libérés à Gaza

Dix-sept otages retenus dans la bande de Gaza depuis des semaines ont été libérés samedi soir, au deuxième jour d'une trêve entre le mouvement islamiste palestinien le Hamas et Israël. L'Etat hébreu a relâché en échange 39 prisonniers palestiniens.

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Cette trêve, fruit d'un accord sous l'égide du Qatar, a offert un nouveau jour de répit aux habitants du territoire assiégé après sept semaines de guerre, déclenchée par une attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

Les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste, ont annoncé avoir remis 13 otages israéliens et quatre thaïlandais au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), peu avant minuit.

Des images de la télévision égyptienne ont montré le convoi des otages passer en Egypte par le terminal de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. L'Etat hébreu a ensuite indiqué qu'ils étaient arrivés en Israël.

Tard dans la soirée, l'autorité pénitentiaire israélienne a annoncé avoir libéré un second groupe de 39 prisonniers palestiniens, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans.

Blocage

Le mouvement islamiste palestinien avait annoncé dans l'après-midi retarder la libération de ce deuxième groupe d'otages, après un premier vendredi, accusant Israël de violer l'accord, notamment concernant les livraisons d'aide humanitaire dans le nord de territoire.

L'armée israélienne, qui a démenti tout manquement à l'accord, considère le tiers nord de la bande de Gaza comme une zone de combats, abritant, selon elle, le centre des infrastructures du Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007. Elle a ordonné à la population de partir et empêche quiconque d'y revenir.

Malgré cet avertissement, des milliers de Gazaouis déplacés ont profité de la pause dans les combats pour tenter de rentrer chez eux dans le nord. Selon le ministère de la santé du Hamas, sept de ces personnes ont été blessées samedi par des tirs israéliens.

Quatre jours de trêve

L'accord, conclu également avec l'appui des Etats-Unis et de l'Egypte et entré en vigueur vendredi, prévoit quatre jours de trêve qui doivent permettre la libération de 50 otages et de 150 prisonniers palestiniens. Cette pause, renouvelable, inclut aussi l'entrée d'aide humanitaire et de carburant à Gaza.

Les bombardements israéliens, incessants depuis l'attaque du 7 octobre et l'offensive militaire sur le nord de Gaza, se sont interrompus, comme les tirs de roquettes du mouvement islamiste sur Israël.

Vendredi, 13 premiers otages israéliens, des femmes et des enfants, avaient été remis au CICR et avaient regagné Israël via l'Egypte pour retrouver leurs familles. Le Hamas a également libéré dix Thaïlandais et un Philippin, qui ne faisaient pas partie de l'accord. En contrepartie, Israël a relâché un premier groupe de 39 Palestiniens, également tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans.

Selon les autorités israéliennes, 1200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées le 7 octobre, et 240 personnes ont été prises en otage. En représailles, Israël a bombardé sans relâche le territoire palestinien et lancé le 27 octobre une offensive terrestre, jusqu'à la trêve.

A Gaza, 14'854 personnes, parmi lesquelles 6150 enfants et jeunes de moins de 18 ans, ont été tuées par les frappes israéliennes, selon le gouvernement du Hamas.

Aide humanitaire

Le chef d'état-major de l'armée israélienne a prévenu que la guerre n'était pas finie. "Nous recommencerons à attaquer Gaza dès que la trêve sera terminée [...] pour démanteler le Hamas et créer une énorme pression afin de ramener aussi vite que possible autant d'otages que possible, jusqu'au dernier d'entre eux", a-t-il dit.

Les hôpitaux du sud de la bande de Gaza ont continué samedi à recevoir de nombreux blessés évacués du nord. Mais selon un porte-parole du ministère de la santé du Hamas, "ils n'ont plus ni la capacité d'accueil ni l'équipement" pour faire face à cet afflux.

Plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits, selon l'ONU, et 1,7 million de personnes ont été déplacées, sur 2,4 millions d'habitants.

Des centaines de milliers de Palestiniens du nord de Gaza se sont massés depuis le début de la guerre dans cette partie du territoire pour essayer d'échapper aux bombardements.

La trêve a permis l'accélération de l'arrivée de l'aide humanitaire à Gaza, soumis à un siège total d'Israël depuis le 7 octobre. Ces cargaisons, dont l'entrée depuis l'Egypte est soumise au feu vert israélien, arrivaient ces dernières semaines au compte-gouttes.

Des dizaines de camions ont traversé samedi le poste-frontière de Rafah pour le deuxième jour consécutif, selon des images tournées par l'AFP.

ATS
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