Un nouvel assistant virtuel pour les communes fribourgeoises
L'ACF a développé l'un des premiers assistants virtuels en Suisse dédié à aider les élus et les employés communaux dans leurs tâches quotidiennes.

L'Association des communes fribourgeoises (ACF) adopte l'IA. Elle vient de lancer un nouvel outil d'assistant virtuel pour aider le personnel communal et les élus à accéder plus facilement aux informations dont ils ont besoin.
Pour les employés communaux, c'est une petite révolution digitale. Fini le temps perdu à fouiller dans la paperasse des bases légales ou de la dernière jurisprudence en vigueur. Désormais, une fenêtre de chat sur le site de l'ACF est là pour les aider à trouver le plus rapidement possible les informations nécessaires. Ils ont juste à poser la question.

"Les élus et le personnel des communes sont confrontés à des défis de plus en plus complexes", explique Micheline Guerry-Berchier, directrice de l'ACF. "Ils doivent prendre des décisions qui touchent plusieurs domaines transversaux et qui nécessitent de croiser de nombreuses informations."
Une IA 100% fribourgeoise
Pour répondre aux demandes, l'IA a été nourrie par plusieurs sources de données, "comme le registre systématique des lois fribourgeoises et fédérales", explique Grégory Grin, responsable de la digitalisation à l'ACF, ou encore les informations pratiques mises à disposition par l'association.
"Nous avons utilisé des technologies similaires à celles de ChatGPT ou Copilot, mais en circuit fermé", continue-t-il. "On en a fait quelque chose de personnalisé, sur nos propres serveurs." L'assistant virtuel a été développé avec un groupe de travail d'élus et d'employés communaux, pour mieux comprendre et répondre à leurs besoins. L'ACF a aussi travaillé en collaboration avec Liip, une société fribourgeoise spécialisée dans les services numériques. Pour l'ACF, il était important de garder ce projet en mains locales.
Que des informations publiques
Reste la question de la protection des données. Grégory Grin rassure: l'assistant ne traite aucune donnée sensible. "Il ne touche qu'à des informations publiques et n'a pas accès à des bases de données personnelles. Un employé communal ne pourrait pas lui demander où habite telle ou telle personne, mais plutôt quelles sont les lois de référence pour un propriétaire qui voudrait couper un arbre par exemple."
Les connaissances de l'IA sont souvent mises à jour, affirme l'ACF, pour assurer qu'elle ne transmette pas d'informations obsolètes. "L'assistant virtuel va régulièrement reparcourir le registre des lois, de la jurisprudence ou encore relire les sources de données dont il doit s'inspirer. Il a accès aux documents comme quelqu'un qui viendrait consulter notre site internet", explique Grégory Grin. Et si l'outil ne trouve pas de réponse dans les données à sa disposition, il ne va pas en inventer une, "mais renvoyer l'utilisateur vers l'équipe de l'ACF", ajoute de son côté Micheline Guerry-Berchier.
Encore quelques améliorations à travailler
L'assistant virtuel est déjà utilisé par des employés communaux et les premiers retours sont positifs, se réjouit Grégory Grin, bien que des améliorations soient encore nécessaires. "On a une longue liste de thèmes sur lesquels il faut qu'on soit encore plus documenté, encore plus précis, encore plus détaillé. Ça touche plusieurs domaines, par exemple l'aménagement du territoire ou les questions juridiques." Cadre réglementaire, constructions ou encore comptabilité sont les questions les plus posées à l'assistant virtuel.
Cette première expérience prometteuse avec l'IA ne sera probablement pas la dernière pour l'ACF. Des projets sont en cours de réflexion dans certaines communes, et aussi à l'Etat de Fribourg, pour développer un assistant destiné à la population cette fois, à qui l'on pourrait demander de l'aide pour des démarches administratives par exemple. Mais là, "il y a un peu plus de réflexion à mener parce que c'est un public plus large", conclut Grégory Grin.