Le Beyfortus, un remède miracle contre la bronchiolite?
Le nouveau traitement préventif protège efficacement les nourrissons depuis son autorisation en Suisse. Éclairage d'une experte de l'HFR.
Depuis son arrivée en Suisse à l’automne, le Beyfortus, un nouveau médicament préventif contre la bronchiolite, suscite l’enthousiasme des pédiatres et des parents. Utilisé à l’hôpital fribourgeois (HFR) depuis fin octobre, ce médicament offre une protection prolongée et efficace aux nourrissons, tout en étant moins coûteux que les traitements précédents.
Fabriqué par l’entreprise française Sanofi, ce traitement à base d’anticorps protège les nouveau-nés longtemps. Laureline Barrielle, néonatologue en pédiatrie à l’HFR, explique:
Avec une seule injection, qu'on fait le plus tôt possible, soit après la naissance, soit au début de l'épidémie de bronchiolite, on va pouvoir garantir une protection pendant cinq mois, au lieu de devoir faire une injection par mois chez des enfants à risque.
Le Beyfortus n’est pas un vaccin classique, mais un médicament contenant des anticorps prêts à combattre le virus responsable de la bronchiolite. Cela réduit les risques d’effets secondaires, souvent associés aux vaccins. "Tous les enfants ne font pas ce type de réaction, mais c'est quelque chose qu'on observe plus souvent après un vaccin qu'après l'administration du Beyfortus", précise Laureline Barrielle.
Des traitements similaires, basés sur des anticorps, existent pour d’autres maladies virales comme l’hépatite B et la varicelle. Cependant, le Beyfortus est le premier de ce type à être déployé à grande échelle pour tous les nourrissons de moins d’un an.
Moins cher
Le coût d’une injection, d’environ 400 francs, est pris en charge soit dans le cadre de l’hospitalisation du nouveau-né en maternité, soit par l’assurance maladie du bébé si l’injection est réalisée par un pédiatre en cabinet.
Ce montant est nettement inférieur à celui de l’ancien traitement préventif, destiné à une population très restreinte, qui coûtait entre 500 et 1000 francs par injection, à renouveler chaque mois entre octobre et mars.
Des effets à confirmer
Les résultats initiaux du Beyfortus sont encourageants. À l’HFR, une diminution des cas de bronchiolite a déjà été observée. À titre d’exemple, la semaine passée, un seul nourrisson hospitalisé pour cette maladie a été recensé, contre quatre à la même période l’année précédente.
Un remède miracle? Malgré ces observations, Laureline Barrielle reste prudente. "Pour faire un lien formel, il faudrait avoir des données sur le nombre d'infections sur toutes les hospitalisations au sein de l'hôpital cantonal, mais aussi avoir des données sur le nombre d'enfants ayant effectivement reçu ces injections au sein du canton."
Dans les maternités de l’HFR, 75% des parents ont accepté de faire administrer le Beyfortus à leur nouveau-né. Pour les nourrissons nés avant l’introduction du traitement à l’hôpital, une injection est toujours possible sur prescription pédiatrique. A noter encore que, au-delà d’un an, le volume à injecter doit être adapté en fonction du poids. Il faut donc parfois plusieurs injections, ce qui est plus douloureux. Le Beyfortus est donc uniquement recommandé pour les enfants de plus d'une année qui souffrent des pathologies génétiques.