Un Suisse - Suède décisif à Genève
L'équipe de Suisse peut se qualifier pour la Coupe du monde 2026 samedi à Genève (20h45). Face à une Suède diminuée qui n'a plus rien à jouer, la sélection de Murat Yakin se doit de plier l'affaire.

Quels sont les scénarios qui permettraient aux Suisses de fêter leur qualification devant le public romand ? Pour le dire simplement, ils doivent obtenir davantage de points que le Kosovo, qui affronte la Slovénie dans le même temps. Un match nul contre les Scandinaves pourrait donc suffire, si les Kosovars s'inclinent à Ljubljana.
En cas de résultat équivalent, le billet pour l'Amérique du Nord serait pratiquement composté. La différence de buts largement en faveur des Suisses ne laisserait que peu de place au doute avant le dernier duel entre les deux pays à Pristina, mais l'infime possibilité d'une déroute mardi soir priverait Granit Xhaka et ses coéquipiers d'une communion avec le public du Stade de Genève.
Les joueurs de Murat Yakin semblent toutefois faire fi de toutes ces considérations. "Notre seul objectif, c'est de battre la Suède", déclarait mercredi le Fribourgeois Michel Aebischer. Le lendemain, son coéquipier zurichois Manuel Akanji lui a emboîté le pas: "Nous savons que tout est entre nos mains. Et nous sommes très motivés."
Changement de sélectionneur
La Suisse aborde en outre ce cinquième des six matches de qualification avec de nombreuses certitudes, notamment sur le plan défensif. Son gardien Gregor Kobel, qui a longtemps cherché son premier blanchissage pour faire oublier Yann Sommer, n'a plus encaissé de but sous le maillot helvétique depuis juin.
En revanche, Murat Yakin et son staff sont dans la brume en ce qui concerne l'adversaire suédois qui se présente à eux au bout du Léman. Le drakkar viking navigue en effet à vue depuis le licenciement du sélectionneur Jon Dahl Tomasson, qui n'a pas survécu aux deux défaites d'octobre contre la Suisse et le Kosovo.
Le Danois, qui communiquait en anglais avec ses joueurs, a été remplacé par... l'Anglais Graham Potter, qui maîtrise quant à lui parfaitement le suédois pour avoir longuement entraîné le club d'Östersunds dans les années 2010. Le technicien britannique avait ensuite fait de Brighton un bon club de Premier League avant de connaître deux expériences compliquées à Londres, d'abord à Chelsea puis tout récemment à West Ham.
Avec un point en quatre matches, la Suède n'a qu'un maigre espoir de terminer à la deuxième place du groupe, mais elle devrait quoiqu'il arrive disputer les barrages, grâce à ses bons résultats en Ligue des nations. Cela n'empêche pas Manuel Akanji de rester sur ses gardes: "Nous ne savons pas dans quel système ils vont évoluer, ni avec quels joueurs. Et avec leur nouvel entraîneur, ils auront tous envie de s'illustrer."
Une Suède décimée
Graham Potter aurait toutefois certainement préféré disposer d'un effectif au complet pour préparer au mieux son équipe aux périlleux barrages du mois de mars. Déjà privé de l'avant-centre d'Arsenal Viktor Gyökeres (cuisse), il a dû essuyer le forfait du jeune milieu de Tottenham Lucas Bergvall (commotion) cette semaine.
La présence sur le pré genevois de l'attaquant star Alexander Isak est également loin d'être garantie. Après avoir manqué quatre matches pour une blessure à l'aine, l'homme qui valait 140 millions de francs - et qui n'a toujours pas marqué en championnat depuis son transfert à Liverpool - est resté sur le banc dimanche lors de la cuisante défaite des Reds contre Manchester City (3-0).


