Un test ADN a changé sa vie

A Bulle, Christophe n'a jamais connu son père et se croyait fils unique. Mais vendredi 13 janvier, il a fait une incroyable découverte.

Christophe (à gauche) et son frère aîné Franco. © RadioFr.

Vendredi 13, ça peut vraiment porter chance ! En tout cas Christophe, Bullois de 47 ans, en est convaincu. Il faut dire que ce père de famille a fait une découverte qui a bouleversé sa vie. C'était il y a quelques semaines seulement, vendredi 13 janvier donc. Ce-jour-là, le quadragénaire reçoit les résultats d'un test génétique qu'il a fait quelques semaines auparavant.

Né de père inconnu, Christophe voulait en effet en savoir plus sur ses origines. Après quelques hésitation, il a commandé en ligne un de ces kits très en vogue qui permet de réaliser soi-même le test. Il suffit de prélever quelques cellules dans la bouche, avec les coton-tiges fournis puis d'envoyer les échantillons par courrier. Vous recevez ensuite un mail qui vous indique vos origines ethniques et les adresses-mail des personnes avec lesquelles vos résultats matchent le plus.

Une famille retrouvée

Christophe a ainsi eu la confirmation qu'il est d'ascendance italienne. Rien de très surprenant vu de son teint mat et sa pilosité importante. Nettement plus étonnant, ses résultats concordent de manière importante avec deux jeunes femmes vivant à Fribourg et désignées comme "petites-nièces". Il les contacte et apprend en réalité qu'il s'agit de ses nièces, filles de ses demi-frères.

On s'est certainement croisé plus d'une fois sans savoir qui on était vraiment. C'est ça qui est fabuleux !

Le Bullois, qui a grandit seul, se découvre non pas un, mais trois aînés, tous issus du même père, hélas déjà décédé. Et tout ce petit monde vit dans la même région que lui depuis toujours! "Les lieux qu'on fréquentait, les quartiers dans lesquels on habitait, les écoles dans lesquelles on est allé... On s'est certainement croisé plus d'une fois, sans savoir qui on était vraiment. C'est ça qui est fabuleux !" relève Christophe, encore sidéré.

Bouleversement à la clé

"C'est interpellant et ça montre une démocratisation de l'accès à des tests qui longtemps étaient très chers! " Claudine Burton-Jeangros est professeure de sociologie à l'Université de Genève. Elle s'interroge tout de même sur l'impact de la démarche, parfois prise à la légère mais qui peut bouleverser des vies.

On peut par exemple apprendre du jour au lendemain qu'on n'est pas l'enfant de ses parents. "Je l'ai vu autour de moi, des gens s'offrent ça (NDLR: les kits de tests) entre eux, s'étonne la sociologue. Mais il faut se rendre compte des conséquences que ça peut avoir sur la vie des gens. Ce n'est pas anodin !"

Il faut se rendre compte des conséquences que ça peut avoir sur la vie des gens. Ce n'est pas anodin

Pour Christophe et les siens, la découverte de toute une partie de sa famille paternelle est plutôt un cadeau de la vie. A peine deux jours après avoir reçu les résultats de ses tests génétiques, une première rencontre avec ses demi-frères est organisée. Et pour Franco, son aîné de 6 ans, c'est presque une évidence: " Énergétiquement, j'ai senti cette alchimie! Il a la structure du père... Pas trop de cheveu, le petit visage,  le petit menton... ça a réveillé beaucoup de choses, de nostalgie... Je retrouvais mon père !"

Au fil des discussions, Christophe apprend l'existence d'un 4e demi-frère, conçu quand son père, encore adolescent, a séjourné en Allemagne. Le Bullois, qui se croyait fils unique est en fait le cadet d'une grande fratrie. Ses propres enfants sont aussi contents de connaître leurs origines et de rencontrer leurs cousins. "On a pas mal de points communs, constate-t-il, des mêmes activités, des mêmes goûts... On gardera contact et je m'en réjouis !" conclut-il avec un grand sourire. Et c'est bras dessus, bras dessous que les deux frangins se prêtent à la séance photo!

RadioFr. - Sarah Camporini
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