Un jeune Fribourgeois jugé pour viol à Monthey

Un Fribourgeois de 27 ans est jugé à Monthey pour viols sur une personne incapable de résistance. Il risque jusqu’à huit ans de prison.

Le Tribunal de Monthey a été le théâtre d'un procès en lien avec diverses suspicions de viol. © Keystone/CYRIL ZINGARO

Un Fribourgeois de 27 ans installé en Valais a répondu de viols et d'actes d'ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance mardi devant le Tribunal de Monthey (VS). Il risque huit ans de prison ferme.

Le jeune homme est également prévenu de lésions corporelles simples de peu de gravité, injures, contrainte, remise de stupéfiants à des mineurs et contravention à la loi fédérale sur les stupéfiants pour consommation de haschich et plus occasionnellement du LSD, des champignons et de la kétamine.

L'inculpé est accusé d'avoir maltraité cinq de ses ex-petites amies, entre 2016 et 2024, l'une dans le canton de Fribourg et les quatre dernières sur sol valaisan. Dans les trois premiers cas, il est prévenu de viols. Son avocate Audrey Wilson-Moret a plaidé l'acquittement sur ce point. Durant sa plaidoirie, elle a mis en exergue les contradictions des plaignantes et leur part de responsabilité.

Menaces de suicide

Entre 2016 et 2017, l'accusé a progressivement isolé de son entourage une jeune femme née en 2000, qui venait de perdre son père. Créant une dépendance affective, il a fait usage de violences physiques et psychologiques à son encontre. Il a menacé de se suicider lorsqu'il a appris sa grossesse. La jeune fille a alors choisi d'avorter.

Le prévenu lui a imposé tous ses choix de sorte qu'elle est tombée dans une détresse affective et émotionnelle. Rabaissée et humiliée, elle s'est alors totalement soumise aux désirs de son compagnon. Bien qu'elle n'ait pas déposé de plainte, le ministère public a estimé le ressortissant fribourgeois coupable de contrainte, de viol et de contrainte sexuelle et de remise de stupéfiants à des mineurs.

"Il s'est agi d'une relation tumultueuse et toxique, un amour d'adolescents", a tempéré Audrey Wilson-Moret.

Par gain de paix

Entre 2017 et 2021, l'accusé a eu une nouvelle conquête, avec qui il a eu une fille. A de nombreuses reprises, le jeune homme lui a fait du chantage au suicide. Durant la dernière année de leur relation, l'accusé a forcé sa compagne à avoir des rapports sexuels avec lui. Malgré son refus initial, elle finissait régulièrement par céder par gain de paix.

"Ma cliente est là pour une seule raison: obtenir un jugement qui lui offre une liberté humble et silencieuse", a souligné son avocate, Marie Mouthier. "Elle veut pouvoir se lever le matin, sans peur, dormir sans sursaut et pouvoir sortir de chez elle sans risquer de croiser le prévenu et ainsi devoir se cacher."

Pour ces faits, l'accusé s'est rendu coupable de contrainte, de viol et d'actes d'ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance.

Agression avec un couteau

A l'été 2021, l'accusé aurait aussi violé une troisième ex-compagne. Cette dernière "souffre toujours d'un sentiment de peur et d'isolement. Elle veut entendre du tribunal que ce qu'il a fait est interdit et qu'il doit être condamné sévèrement", a déclaré son avocat Yves Cottagnoud, qui a demandé 25'000 francs pour tort moral pour une série d'agressions physiques, psychiques et sexuelles.

Selon la procureure Léa Manzione, l'accusé s'est rendu coupable de lésions corporelles simples de peu de gravité - ce que Me Wilson-Moret n'a pas remis en question -, de viol, d'injures et de contrainte, se montrant dominant comme avec ses précédentes conquêtes.

Manipulateur et culpabilisateur

Fin 2021, le prévenu a également physiquement agressé une nouvelle petite amie. "Manipulateur et culpabilisateur", il a "même tenté de l'étouffer. Ma mandante a besoin que les actes subis soient reconnus pour pouvoir aller de l'avant", a résumé Me Nadia Roduit. Pour la procureure, il s'est rendu coupable de contrainte et d'actes d'ordre sexuel sur une personne incapable de discernement ou de résistance.

Diverses disputes verbales et physiques ont émaillé une autre relation, dont une qui aura duré de 2023 à 2024, une période où la victime, sa fiancée de l'époque, s'est sentie de plus en plus asservie. Dans cette relation-là, aussi, l'homme doit répondre de contrainte.

Gentil, puis agressif et manipulateur

La procureure a plaidé pour une peine de huit ans de prison ferme: "Il s'agit d'actes de violence domestique et sexuelle, à huis clos. Il a eu un comportement similaire auprès de cinq femmes, de cinq petites amies. Gentil au début de ses relations, il est devenu de plus en plus agressif et manipulateur. Son comportement fut similaire et inacceptable" dans les cinq cas.

Le verdict sera connu en début de soirée.

ATS
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