Joseph Deiss: "Pourquoi ne pas créer une escalade de paix?"

Avec son livre"Ruptures", l'ex-conseiller fédéral fribourgeois lance un appel: cessons de parler de guerre, mais plutôt de ce qui vient après.

L'ex-président de la Confédération Joseph Deiss a fait entrer la Suisse dans l'ONU. © KEYSTONE (archive)

Il ne voulait pas écrire un bouquin économique de plus. Il a préféré rédiger un plaidoyer pour la paix. Joseph Deiss publie "Ruptures" aux éditions Slatkine. 216 pages de réflexion sur l'état actuel du monde et comment nous en sommes arrivés là.

Par plusieurs ruptures donc, d'où le titre. Démographique, économique, technologique ou morale, elles ont totalement bouleversé l'humanité. Jamais la population humaine n'a vécu aussi longtemps et aussi confortablement qu'aujourd'hui (en tout cas dans une partie du monde). Mais jamais elle n'a semblé aussi près de basculer à nouveau dans le chaos, entre crise climatique, montée des nationalismes et conflits d'une violence inouïe.

La paix, ça passe aussi par les mots

De quoi faire cogiter un ex-conseiller fédéral et lui donner envie de nous interpeller. Cessons donc de parler de guerre et de course à l'armement et privilégions un discours pacifique. Obligeons nos dirigeants et nos parlements à prendre leurs responsabilités et à tenir leurs engagements, notamment sur le plan international. Et qui sait peut-être que nous créerons une dynamique positive.

Utopiste, l'homme qui a fait entrer la Suisse dans l'ONU? Critique aussi, d'abord envers la Suisse qui refuse de reconnaître l'Etat palestinien, parce que "ce n'est pas le bon moment". Et qui, gardienne de la Convention des droits de l'Homme, manque cruellement d'initiative pour promouvoir la paix, si on excepte la réunion de cet été au Bürgenstock.

Le Fribourgeois fustige aussi - et on n'en attendait pas moins de lui - l'UDC qui prône un retour à une neutralité totale à la grand-papa, alors que le monde a changé et qu'on ne peut décemment pas traiter l'agresseur comme la victime - entendez par là la Russie comme l'Ukraine.

Les membres de l'ONU en prennent aussi pour leur grade, pas l'Organisation hein, mais les nations qui la composent et qui ne respectent pas leurs engagements, tout particulièrement concernant les droits humains.

C'est en randonnant que le ministre retraité a mené sa réflexion. Le contraste entre la beauté du monde et la violence de ceux qui l'occupent, c'est une inépuisable source d'inspiration.

RadioFr. - Sarah Camporini
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