Une messe du jubilé sans Elizabeth II

La famille royale se retrouve ce vendredi pour un office religieux célébrant les 70 ans de règne de la reine, sans la principale intéressée.

De nombreuses personnes attendaient devant la cathédrale Saint-Paul pour rendre hommage à la reine. © KEYSTONE

Annonçant l'absence de la souveraine de 96 ans "à contrecœur" jeudi soir, le palais de Buckingham l'a expliquée par un "certain inconfort" ressenti durant le premier jour des célébrations. La reine, qui a du mal à marcher et est devenue rare en public, y est apparue deux fois au balcon du palais. Elle a participé dans la soirée à une cérémonie pour allumer des illuminations.

Cette décision de la part d'Elizabeth II, cheffe de l'Eglise anglicane, marque une nouvelle étape de la passation des fonctions protocolaires de la monarque. Son héritier Charles, 73 ans, va la représenter, après l'avoir déjà remplacée le mois dernier pour le discours du trône ouvrant la session parlementaire.

Temps fort

En revanche, la cérémonie religieuse, prévue à 11h30 (12h30 suisses) à la cathédrale Saint-Paul de Londres, doit marquer la première apparition publique du prince Harry et de sa femme Meghan au Royaume-Uni depuis leur départ pour la Californie il y a deux ans. Cet office religieux constitue l'un des temps forts des quatre jours de festivités marquant la longévité record de la reine, montée sur le trône à 25 ans le 6 février 1952. Quelque 400 personnes sont attendues, toutes distinguées pour leur contribution à la vie du pays, dont des enseignants, personnels de santé, représentants des forces armées ou d'associations caritatives.

"C'est un moment très émouvant", reconnaît Karen Fletcher, 55 ans, venue dès l'aube devant Saint-Paul. "On ne verra plus jamais rien de tel", ajoute-t-elle, se disant "triste" que la reine ne vienne pas. "C'est sympa de célébrer quelque chose sans qu'on nous parle de la crise du coût de la vie, c'est une parenthèse", renchérit Stephanie Stitt, 35 ans.

Relations difficiles

Le retour de Harry et Meghan, venus des Etats-Unis avec leurs deux jeunes enfants pour les célébrations, a déjà fait couler beaucoup d'encre hostile. Après les tensions familiales de ces deux dernières années, tous les gestes et regards avant, pendant et après l'office seront examinés à la loupe.

Harry et William se parleront-ils? Et quid de Kate et Meghan? Depuis deux ans, les relations entre les deux frères sont quasi inexistantes. Elles ne sont guère meilleures avec le prince Charles.

Depuis leur départ en Californie en 2020 et leur interview fracassante à la télévision américaine, vécue comme une trahison au Royaume-Uni, Harry et Meghan sont parmi les membres les plus impopulaires de la famille royale. Meghan figure en 14e place à 23% d'opinions favorables, Harry à la 11e place avec 36%, selon un récent sondage.

Apparitions rares

Seul le prince Andrew fait moins bien, à 12%. Le deuxième fils de la reine sera lui aussi absent, car atteint du Covid-19, selon le palais de Buckingham. Il n'a plus aucun rôle officiel, depuis des accusations d'agressions sexuelles en liaison avec l'affaire Epstein aux Etats-Unis, auxquelles il a mis fin en payant plusieurs millions de dollars.

Ni lui ni Harry et Meghan n'avaient été conviés sur le balcon de Buckingham Palace jeudi, d'où la reine a été acclamée par des dizaines de milliers de Londoniens. Les célébrations continueront samedi avec un grand concert en soirée devant Buckingham Palace, avant des milliers de déjeuners et fêtes populaires entre voisins dimanche, et une immense parade dans les rues de Londres en soirée, avec près de 10.000 participants.

Profitant de cette ambiance patriotique, le gouvernement conservateur a lancé vendredi une consultation pour rétablir, dans la foulée du Brexit, l'utilisation du système de mesures impériales, avec le retour des livres à la place des kilos dans les commerces, et permettre de certifier la taille des pintes avec un logo représentant une couronne à la place du CEE européen.

ATS
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