Les protéines végétales, un avenir pour les agriculteurs?
Pour développer la production de légumineuses, le Conseil fédéral offre une prime aux agriculteurs suisses. L'avis de deux Fribourgeois.

Les protéines végétales sont en vogue, et la stratégie adoptée compte bien surfer sur ce succès. En cinq ans, les ventes de produits remplaçant la viande, comme le tofu ou le seitan, ont presque doublé en Suisse. La Confédération estime donc que ces produits présentent un potentiel important pour l’agriculture suisse.
Encore faut-il relever qu'aujourd’hui, ces produits constituent malgré tout un marché de niche. Ils ne représentent que 117 millions de francs de chiffres d’affaires en Suisse, contre plus de 5,3 milliards pour les produits à base de viande.
Un problème de rentabilité
Mais les exigences agricoles qu'impliquent les cultures de ces légumineuses - éloigner les corneilles ou trier la récolte, par exemple - enlèvent beaucoup à la rentabilité du produit final. Ainsi, si l'idée de base peut sembler bonne, du point de vue des agriculteurs, le processus reste compliqué.
"Cette année a atteint des records de températures, mais une année où il fait moins chaud et où il pleut, ce sera bien plus difficile", explique Olivier Pittet, qui a tenté l'expérience des pois chiches pour la première fois cette année à Rueyres-Saint-Laurent. Un avis que partage Bertrand Perritaz, un autre agriculteur qui vit quelques kilomètres plus loin, à Villarlod. Pour sa part, il a cultivé ses premières lentilles il y a une dizaine d’années.
"Cette aide est intéressante, dans la mesure où elle permet au moins de couvrir les frais de la culture pour les mauvaises années. Mais je ne pense pas que ça va faire exploser la production, en tout cas pas chez nous. On n'a pas une région suffisamment favorable pour ce genre de cultures", conclut-il.