Une variole du singe avec moins de fièvre

Les premiers malades britanniques de la variole du singe, maladie qui s'étend dans le monde, présentaient des symptômes distincts de ceux habituellement repérés dans les pays africains, selon une étude. Les accès de fièvre et les lésions cutanées diffèrent.

L'OMS a recensé plus de 3000 cas de variole du singe en quelques mois (archives). © KEYSTONE/AP

Alors qu'une poussée de fièvre était considérée comme quasiment systématique dans la variole du singe en Afrique de l'ouest, où cette affection était jusqu'alors circonscrite, à peine plus de la moitié des patients étudiés au Royaume-Uni en ont eu, remarque cette étude publiée samedi dans le Lancet Infectious Diseases.

Réalisé auprès d'une cinquantaine de malades, ce travail, encore limité, est l'un des premiers à caractériser les spécificités cliniques de l'épidémie actuelle de variole du singe.

Cette maladie était jusqu'alors circonscrite à une dizaine de pays africains. Mais, depuis plusieurs mois de nombreux cas, plus de 3000 aux dernières nouvelles de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ont été enregistrés en Europe, dont en Suisse, et sur le continent américain.

Dans l'échantillon étudié portant sur la moitié des cas apparus au Royaume-Uni, la variole du singe s'est manifestée nettement différemment de ce qui était connu en Afrique. Non seulement les accès de fièvre sont moins fréquents, mais ils apparaissent aussi nettement moins longs et nécessitent beaucoup moins d'hospitalisations.

Pas de modification génétique

Quant aux lésions typiques de la maladie, elles se concentrent le plus souvent autour des parties génitales. Dans les cas précédents, elles étaient généralement plus vastes, atteignant par exemple le visage ou la nuque.

Pour les auteurs de l'étude, cette spécificité laisse penser que les premiers cas britanniques ont été contaminés par contact lors de relations sexuelles. Cette hypothèse, à bien distinguer de l'idée que la maladie serait devenue sexuellement transmissible, correspond à la notion, bien établie, qu'une contamination est possible en touchant une lésion cutanée chez un autre patient.

Pour autant, ces symptômes différents ne veulent pas dire que l'épidémie actuelle est due à une nouvelle version du virus, comme le soulignent d'autres chercheurs. "Il n'y a pas de modification génétique majeure" dans les virus séquencés chez les patients actuels, a remarqué le pneumologue Hugh Adler.

Il avance qu'en Afrique, de nombreux cas, sans fièvre ou avec des lésions limitées, n'ont peut-être pas été détectés, biaisant les comparaisons.

ATS
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