Variole du singe: ce qu'il faut savoir

Alors que les cas se multiplient dans le monde, un seul cas a été détecté en Suisse. Les autorités sanitaires fribourgeoises sont en alerte.

Image au microscope des varions de la maladie (2003). © KEYSTONE

Le premier cas de variole du singe a été confirmé en Suisse ce week-end: un habitant du canton de Berne a été infecté lors d'un séjour à l'étranger. A Fribourg, aucun cas n'a été repéré, mais le Service du médecin cantonal reste vigilant. Vendredi, il a envoyé à tous les médecins un rappel des informations essentielles sur cette maladie et de l'attitude à adopter en cas de cas confirmé. Et il suit de près l'évolution de la situation. Vous vous posez des questions? Voilà 5 choses à retenir sur la variole du singe.

Quels sont les symptômes?

Le symptôme le plus caractéristique, c'est l'éruption cutanée: de gros boutons apparaissent, notamment sur le visage, les mains et les pieds. Ils font penser à la varicelle. Mais les premiers symptômes qui se déclarent sont des symptômes grippaux, moins reconnaissables: maux de tête, fatigue musculaire, fièvre, mais aussi ganglions gonflés.

Comment le virus se transmet-il?

Alors que les cas se multiplient dans le monde - avec des signalements en Suisse mais aussi aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Italie en Espagne ou encore en France - , la question de la transmission se pose. Et derrière, l'ombre du Covid plane. Mais les autorités sanitaires fribourgeoises se veulent rassurantes: la variole du singe se transmet moins facilement que le coronavirus.

En Afrique, où il a été détecté pour la première fois et où il est présent en temps normal, la maladie se transmet de l'animal à l'homme via des primates ou des rongeurs. Entre êtres humains, le virus se transmet uniquement en cas de contacts étroits et prolongés, il se propage par la salive ou d'autres fluides corporels, comme lors d'un rapport sexuel. Et contrairement au coronavirus, les personnes infectées ne deviennent contagieuses qu'à partir du moment où les premiers symptômes apparaissent. Il n'y a pas de période d'incubation. "Il ne faut pas paniquer", estime le médecin cantonal, Thomas Plattner.

Que se passe-t-il en cas de contamination?

L'Office fédéral de la santé publique demande aux médecins de déclarer un cas positif dans les deux heures après le diagnostic. Ensuite, c'est le Service du médecin cantonal qui enregistre les données, donne les consignes à la personne contaminée et effectue le traçage des contacts. La personne infectée est placée en isolement jusqu'à ce que les symptômes disparaissent, soit pendant environ trois semaines. Les cas contact, eux, ne sont pas placés en quarantaine, comme c'était le cas pour le Covid: ils peuvent continuer à vivre normalement, mais doivent se rendre attentifs à toute apparition de l'un des symptômes de la variole du singe.

La maladie est-elle grave?

La plupart des cas sont peu graves. Dans environ 90% des cas, les personnes infectées guérissent spontanément au bout de deux à trois semaines. Selon les autorités de santé suisses, les personnes les plus vulnérables sont les personnes immunosupprimées, les femmes enceintes ainsi que les jeunes enfants. De façon générale, les personnes âgées, elles, sont protégées, parce qu'elles ont reçu le vaccin contre la variole humaine, une maladie éradiquée aujourd'hui. Le vaccin était administré systématiquement à la population suisse jusqu'en 1972. La variole du singe est donc moins dangereuse que sa cousine. Elle laisse aussi des cicatrices moins profondes.

Le vaccin contre la variole humaine est-il efficace?

Pour l'instant, il n'existe pas de traitement ni de vaccin contre la variole du singe. Mais le vaccin administré contre la variole humaine jusque dans les années 70 offre une bonne protection, jusqu'à 85%, selon les chercheurs de l'Institut Pasteur, en France. Aujourd'hui, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a moins de 200 cas détectés et suspects dans le monde.

RadioFr. - Maëlle Robert
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