10 ans de prison pour l'incendiaire de la Broye

Le jeune homme de 25 ans a été reconnu coupable de la série d'incendies qui a touché la Broye en 2017.

Près de 80 animaux ont péri dans les incendies criminels. © KEYSTONE

L’auteur des feux qui ont ravagé la Broye entre le 9 juillet et le 5 août 2017 écope d'une peine privative de liberté de 10 ans. C’est le verdict prononcé lundi par le Tribunal pénal de la Broye. Ce jeune homme, âgé de 25 ans, originaire du canton de Berne, a été reconnu coupable d'avoir allumé la totalité des douze incendies durant l'été 2017.

Le Tribunal pénal de la Broye, délocalisé pour l'occasion à Granges-Paccot, l'a reconnu coupable notamment d'incendie intentionnel, d'incendie intentionnel mettant en danger la vie ou l'intégrité corporelle de personnes, de diffamation et d'induction de la justice en erreur. Ce verdict est moins lourd que les douze ans de prison requis par le Ministère public.

Le jeune homme de 25 ans devra, par contre, également suivre un traitement thérapeutique dans une institution.

La défense réclamait, elle, l'acquittement au bénéfice du doute pour 11 des 12 incendies, ainsi qu'un traitement thérapeutique ambulatoire.

Pour mémoire, ce Vaudois d'origine bernoise était jugé pour avoir provoqué une douzaine d'incendies dans la Broye entre le 9 juillet et le 5 août 2017. Il a d'abord bouté le feu le 9 juillet à son propre immeuble puis, le 15 juillet, il a incendié successivement deux champs de chaume, une ferme, l’école de poneys trotteurs de l'Institut équestre national d'Avenches, une machine agricole et une balle de paille.

Le 29 juillet, il s'est attaqué à une ferme, un parking souterrain et une étable. Enfin, le 5 août, il s'en est pris à un immeuble, ce qui lui vaudra d’être arrêté ce même jour. C'est le seul sinistre qu'il a admis au cours de son procès. Ses actes ont provoqué la mort de 13 chevaux, 11 poneys, 36 taureaux, 13 vaches et 6 veaux.

"Le bilan est très lourd"

À l'heure du verdict, le président du Tribunal pénal de la Broye n'a pas été tendre avec l'accusé. Il a commencé, yeux dans les yeux, par lui énoncer l'ensemble des actes commis entre juillet et août 2017. "Tout cela pour vous permettre de vous rendre compte de l'ampleur des dégâts", a justifié le président du Tribunal Jean-Benoît Meuwly. "Le bilan est très lourd", continue-t-il. Environ 80 animaux ont été tués, il y a des dégâts considérables, estimés à environ 6 millions de francs. Mais il y a surtout des séquelles psychologiques énormes avec de nombreux habitants dans la Broye qui restent encore aujourd'hui traumatisés par les événements."

Le président a également très peu goûté au comportement du prévenu durant l'instruction, qui aurait selon lui, tout fait pour induire les enquêteurs en erreur avec des témoignages constamment contradictoires. L'accusé nie d'ailleurs encore et toujours être l'auteur de onze incendies.

"Soignez-vous maintenant"

La magistrat a également soulevé au moment du verdict ce lundi l'état psychologique fragile de l'homme de 25 ans. Pour le juge, les quatre années déjà passées en prison de façon préventive n'ont pas été suffisantes. "Il faut maintenant un traitement thérapeutique adapté en institution à la hauteur de la pathologie", lance Jean-Benoît Meuwly, qui a terminé avec ces mots: « Le chemin est encore long mais assez de temps perdu, soignez-vous maintenant, il faut vous soigner monsieur!"

Du côté de la défense, on estime que cette peine de 10 ans de prison ferme est exagérée. "Nous regrettons que le côté émotionnel ait pris le pas sur les faits et le côté  juridique car il faut rappeler que mon client nie son rôle dans 11 incendies sur 12", explique Marlène Jacquey, l'avocate du Broyard de 25 ans. La défense envisage d'ailleurs de faire recours contre cette peine et de porter donc l'affaire devant le Tribunal cantonal.

RadioFr. - Mehdi Piccand / an
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