Contre-projet en retard: "C'est un manque de sérieux!"
Le canton demande une année de plus pour élaborer le contre-projet à l'initiative sur les urgences. Le président du comité réagit.
Le Conseil d'Etat fribourgeois a transmis au Grand Conseil un décret concernant la prolongation du délai pour formuler un contre-projet à l’initiative constitutionnelle "Pour des urgences hospitalières publiques 24/24 de proximité".
Pour rappel, l'initiative cantonale a abouti en juillet 2021, munie de presque 10'500 signatures. Elle a été validée par le Grand Conseil le 22 mars 2022. En principe, l'élaboration d'un contre-projet doit intervenir au plus tard une année après la validation du texte. Le gouvernement ne tiendra pas ce délai.
"Manque de sérieux et de respect"
"C'est un manque de sérieux de la part des autorités cantonales!", fustige Marc Monney, président du comité de l'initiative. "On se rend compte qu'une année et demie après le dépôt de l'initiative, on laisse l'HFR s'enfoncer dans la crise, le déficit est toujours plus important. La seule réaction des autorités est de demander du temps supplémentaire: c'est un manque de respect vis-à-vis des Fribourgeois!"
Marc Monney en est sûr: les politiques jouent la montre. "S'ils n'arrivent pas à trouver un texte assez fort pour que le Grand Conseil accepte ce contre-projet, leur seule solution était certainement de reporter la votation d'une année." Avec ce risque, selon lui: "L'hôpital fribourgeois aura plus de temps pour démanteler les sites périphériques et pour poursuivre sa privatisation".
Votation populaire reportée
Pour le gouvernement fribourgeois, il faut plus de temps pour consulter les différents acteurs. Le fait qu'une commission parlementaire accompagne l'élaboration du contre-projet semble ralentir la procédure.
Si le Grand Conseil accepte de prolonger ce délai, les Fribourgeois devraient se prononcer sur le sujet en septembre 2024, plus de 3 ans après le dépôt de l'initiative.
