Les coiffeurs suisses gagneront mieux leur vie

Les salaires minimaux vont augmenter dans les salons de coiffure suisses. De quoi rendre le métier plus attractif, selon la faîtière.

Les salaires minimaux dans les salons de coiffure vont augmenter jusqu'à 20%. © envato

Vous ne confiez pas votre chevelure à n'importe qui, mais à une personne en qui vous avez toute confiance, en l'occurrence votre coiffeur ou coiffeuse préféré.e. Ces derniers gagneront mieux leur vie dès l'an prochain, grâce à la nouvelle convention collective nationale (CCN) que vient d'adopter leur branche, au terme de négociations qualifiées de difficiles par le syndicat Syna.

La hausse des salaires minimaux se fera progressivement au cours des 4 prochaines années. A terme, les employé.e.s qualifié.e.s (avec CFC) gagneront 440 francs de plus par mois en moyenne, les bénéficiaires d'une attestation fédérale de formation professionnelle 340 francs et enfin les personnes sans qualification verront leur rémunération mensuelle majorée de 420 francs.

Vers un métier plus valorisant

De quoi réjouir Laetitia Bersier, présidente de la section fribourgeoise de CoiffureSuisse et elle-même patronne d'un salon de coiffure. Elle estime tout à fait normal que ses salariés aient une paie décente. "Un métier qui est bien rémunéré est toujours plus valorisant", réagit-elle.

Elle espère que cette hausse des salaires minimaux rendra le métier attractif, pour éviter que ceux qui le pratiquent actuellement ne l'abandonnent, notamment la jeune génération. Il y a quelques mois, Laetitia Bersier a trimé pour recruter une nouvelle coiffeuse. Elle a finalement trouvé la perle rare après des mois de recherche. Il faut dire que pas mal de salariés quittent leur poste pour ouvrir leur propre salon, en imaginant des chiffres d'affaires importants, mais sans forcément songer aux charges et aux responsabilités qu'une telle entreprise implique. 

Ils préfèrent couper des barbes

La relève est donc difficile à trouver, aussi chez les apprentis garçons qui ne rêvent plus de couper les cheveux des femmes ou de faire des colorations, mais plutôt de devenir barbiers. Ils préfèrent se former sur le tas dans des barbers shop. 

Grâce à une campagne d'information, Fribourg a toutefois fait le plein d'apprentis dans la branche cette année. Le problème reste tout de même aigu sur l'ensemble de la Suisse, où recruter des nouvelles pousses pose un problème.

Pas d'explosion des prix

Les tarifs pratiqués resteront du ressort des salons. "Les prix ne doivent pas exploser, prévient Laetitia Bersier. Le but est de pouvoir payer ses employés et soi-même aisément. Un service de qualité, ça se paie, les formations continues aussi."

La nouvelle CCN prévoit également un congé paternité de 13 jours, payés à 100%. Elle assure 2,5 jours de vacances supplémentaires par an à tous les coiffeurs et coiffeuses. Renouvelée pour une période de 4 ans, elle fera l'objet de nouvelles négociations pour la période suivante. 

RadioFr. - Sarah Camporini
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