Le ciel étoilé du Gantrisch reconnu à l'international
Le parc naturel entre Berne et Fribourg a reçu le label "Dark Night Sky", qui reconnaît un paysage et des biotopes nocturnes d'exception.
Le Gantrisch, qui englobe 21 communes bernoises et une fribourgeoise (Planfayon), est une région reconnue pour observer le ciel étoilé, en raison de sa faible pollution atmosphérique. Désormais, le parc est certifié pour une zone de 104 km2, dont l'obscurité est supérieure à la moyenne, dans sa partie sud. Celle-ci abrite entre autres des marécages et représente une route de migration importante pour les oiseaux.
"La région est topographiquement assez isolée de Berne, Fribourg et Thoune, c'est-à-dire des plus gros émetteurs de lumière", explique Lydia Plüss, directrice générale du parc. Ces dernières années, l'association de promotion du site naturel s'est particulièrement engagée pour une gestion responsable de l'éclairage. Dans la zone désormais labelisée, des dispositions particulières sont en vigueur, elles ont été définies en 2018 avec les communes concernées. "C'est une zone protégée par des montagnes, des forêts et des gorges. Il n'y a pas de lumière artificielle, ce qui explique pourquoi la région est aussi préservée."
L'ensemble du parc jouit donc d'une qualité nocturne d'exception en Suisse. Malgré tout, l'obscurité n'y est pas totale. En Europe d'ailleurs, la pollution lumineuse gagne du terrain, un problème majeur pour la faune. "La lumière artificielle perturbe le cycle jour/nuit. Par exemple, beaucoup d'insectes se déplacent et pollinisent pendant la nuit. Les lucioles sont aveuglées et ne retrouvent plus leur partenaire, ce qui interrompt la reproduction", poursuit la responsable.
Cette certification est attendue de longue date. "Les premiers contacts avec l'organisation faîtière internationale "DarkSky International" ont eu lieu en
2016", indiquent les responsables du parc dans leur communiqué. Parmi la centaine d'autres parcs homologués à l'international figurent les Cévennes en France ou encore le Grand Canyon. "D'habitude, l'association ne certifie que des parcs d'au moins 1000 km2 alors que le nôtre s'étend sur 400. Une exception a été faite pour nous", confie Lydia Plüss.
