De l'art sur Instagram pour défendre le droit à l'avortement

Suite à la décision de la Cour suprême permettant aux Etats d'abolir le droit à l'avortement sur leurs terres, deux jeunes autrices de bande-dessinée, la Fribourgeoise Mathilde Ducrest et la Bruxelloise Eléonore Marcheval, ont décidé de s'engager, mettant à profit leurs compétences graphiques.

Largement touchées par cette régression, les deux jeunes femmes qui se sont rencontrées durant leur formation en Belgique créent début août une page Instagram baptisée @zero.cintre afin de récolter des contributions artistiques en tous genres. Le but? Apporter du soutien aux personnes concernées. "Tout le monde est bienvenu", explique Mathilde Ducrest. "La participation peut se faire sous la forme d'un dessin, d'une photographie, d'un collage, d'un texte ou encore d'une poésie."

Des coïncidences inspirantes

Dans ses inspirations, Mathilde Ducrest cite l'artiste portugaise Paula Rego, figure féministe du XXe siècle, qui a combattu le tabou autour de l'avortement. Tout au long de sa carrière artistique, Paula Rego a décliné des représentations de femmes, dans des situations intimes et difficiles. "On sent à travers ses peintures et ses pastels sur la thématique une certaine douceur dans la détresse de ces personnes, souvent dans des situations clandestines, par les couleurs qu'elle utilise", raconte Mathilde Ducrest.

L'artiste est décédée au mois de juin dernier, peu de temps avant la restriction de l'accès à l'avortement aux Etats-Unis. Pour la dessinatrice, le clin d'oeil est fort. "Cette coïncidence m'a beaucoup touchée", explique-t-elle. Une inspiration qui la porte également dans l'élaboration de son projet.