Zoë Më: "J'ai deux visages comme un loup-garou"

La Fribourgeoise Zoë Më dévoile son nouvel EP intitulé "Loup Garou". Un voyage musical pour mieux découvrir l'artiste. Interview.

Le concert de Zoë Më au Nouveau Monde de Fribourg, le 27 novembre, affiche complet. © La Télé

La Télé: "Loup-Garou", c’est le titre de votre nouvel EP "Zoë Më", sorti le 21 novembre. Six chansons, dont "Voyage", que vous avez chanté à l’Eurovision ce printemps. J’ai ressorti un chiffre: 16 millions d’écoutes sur Spotify. On peut parler de tube?

Zoë Më: Oui, en tout cas, "Voyage", c’est mon tube à moi. C’est fou, je ne m’attendais pas à de tels chiffres.

Cinq autres chansons accompagnent "Voyage". Quand avez-vous eu le temps de les écrire?

Ce qui est drôle, c’est que toutes les chansons de "Loup-Garou" ont été écrites avant l’Eurovision. C’est un projet dont je rêvais depuis longtemps: ce sont des morceaux que je garde avec moi depuis des années. Après l’Eurovision, je me suis dit que c’était le bon moment de les sortir, puisque j'ai pu embarquer des gens dans mon univers. Le pays s’appelle "Loup-Garou" parce qu’un loup-garou a deux visages. Moi aussi: un visage "Eurovision avec mon titre Voyage" en français, et un autre où je joue avec les langues — l’allemand, le français — et j'ai aussi deux styles: chanson et pop.

Y a-t-il une pression particulière à sortir un EP après l’Eurovision, quand on devient un visage connu mondialement? Faut-il surfer sur cette visibilité?

Il n’y a rien d’obligatoire. Pour moi, c’était important de montrer — à moi-même et au public — que je suis avant tout musicienne. J’ai toujours composé beaucoup. L’Eurovision était une étape, pas un but. Donc continuer à sortir mes chansons allait de soi.

J’ai eu un coup de cœur pour "Claire de Lune". Quelle est son histoire?

Je l’ai écrite à Berlin, en visitant des amis. Je me suis retrouvée dehors à 3h du matin. La ville peut être froide. Je voyais les gens sur leurs téléphones, et je me suis dit qu’on est une génération pleine d’émotions mais qui peut se sentir seule, parce que chacun est absorbé par sa vie. "Claire de Lune", c’est ma façon d’exprimer ce sentiment: une femme sensible, pleine de pensées, qui dit que oui, on se sent parfois seul… mais qu’on n’est pas seul à se sentir seul.

Vous défendez déjà cet EP sur scène, en Suisse et ailleurs. Vous faites halte à Fribourg ce jeudi, au Nouveau Monde. Qu’est-ce que cette salle représente pour vous?

Fribourg, c’est ma maison. J’y ai pris mon premier appartement. Jouer au Nouveau Monde, où je monte sur scène pour la troisième fois, c’est jouer devant ma famille. Et que ce soit sold-out avant mon arrivée, c’est un vrai honneur.

Malheureusement, pour vous écouter, ce ne sera plus ce jeudi. Ce sera pour une prochaine fois. On peut vous voir à Zurich et Berne fin mars 2026. Et vous faites aussi plusieurs premières parties: Louane à l’Arena Genève ce samedi, Stephan Eicher à l’Olympia en février 2026. C’est une chance pour vous?

Une énorme chance. Cette année, il s’est passé tellement de choses que j’ai parfois du mal à réaliser. C’est incroyable que des gens découvrent ma musique grâce à l’Eurovision, mais aussi grâce à tout ce que j’ai déjà pu faire.

L’Arena Genève, l’Olympia… Ce sont de grandes salles, parfois mythiques. Un peu de stress?

Toujours un peu, oui, mais pour toutes les scènes. J’étais presque plus stressée cet été pour certaines dates que pour l’Eurovision: là-bas, ce sont trois minutes. Les premières parties, les festivals, les clubs, c’est une heure entière de mon univers. La pression est différente.

RadioFr. - Cloé Pichonnat / Adaptation web: Yann Girard
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