Le violoncelliste gruérien qui joue dans toute l'Europe

Dans la salle vide du réfectoire de la Part-Dieu, Zoltán Despond profite de la réverbération pour jouer un extrait de l'Allemande, le deuxième mouvement de la suite pour violoncelle de Bach. A 31 ans, le Gruérien s'est déjà représenté sur des scènes d'exception à travers toute l'Europe, comme à Vienne, Berlin ou encore Prague.

Cette semaine, il revient sur ses terres d'origine pour deux représentations solos au festival Altitudes à la Part-Dieu. Et le public suisse semble être au rendez-vous: le concert de jeudi a été ajouté à cette 9e édition, car celui de vendredi a affiché complet après quelques jours.

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"Volontaire, têtu et rigoureux"

Musicien de chambre, soliste pour des orchestres ou en récital, comme ici à l'Altitudes, Zoltán Despond se voit comme "petit soliste". Il espère gagner de la visibilité grâce à ses grands concerts à travers les salles européennes. 

Une carrière qui se trace petit à petit, et qui demande du travail. "En tant que musicien indépendant, il faut savoir se battre pour chaque contrat, comme tout travail indépendant, finalement." Il compare le métier d'instrumentiste à celui de sportif. "C'est beaucoup d'heures par jour à être sur son instrument et à écouter les œuvres. Il faut être volontaire, têtu et rigoureux, mais aussi indulgent avec soi-même et avoir de la patience." 

Un tel travail vient évidemment avec son lot de récompense. "Des fois, on s'acharne un peu, mais quand on regarde sur le long terme et qu'on repense à ce qu'on a accompli, ça motive."

La découverte du violoncelle

Il faut dire que la carrière de musicien n'a pas toujours été une évidence pour Zoltán Despond. "J'ai découvert le violoncelle à 10 ans, ce qui est assez tard pour un musicien professionnel", raconte-t-il. Ses parents voulaient qu'il fasse un sport et un instrument. Il choisit le violoncelle, mais le foot l'intéressait plus.

C'est à l'âge de 14 ans, lors de son premier concert avec l'Orchestre des jeunes de Fribourg, où il joue aux côtés du violoncelliste et professeur zurichois Thomas Grossenbacher, qu'il découvre sa passion pour l'instrument. "J'étais choqué, se souvient le musicien fribourgeois. Je me suis dit que je voulais absolument jouer comme lui." Quelques années plus tard, après un passage par le conservatoire de Bulle et un Bachelor à la Haute école de musique de Lausanne, il finit par rejoindre la classe de Thomas Grossenbacher à Zurich, qui le considère d'ailleurs comme "l'un des violoncellistes les plus expressifs" issus de sa classe.

Aujourd'hui, c'est en jouant les œuvres de Schumann, son compositeur favori, de Bach ou encore d'Hindermith que le violoncelliste gruérien brille sur scène. C'est à voir ce jeudi et ce vendredi à 20h30 à la Part-Dieu (Gruyères) pour le festival Altitudes.