11 ans de prison pour le photographe abuseur

C'est la lourde peine dont écope ce Fribourgeois de 46 ans. Le verdict a été rendu mercredi dans cette affaire qui pourrait faire date.

L'homme a été condamné à 11 ans de prison. Il a notamment été reconnu coupable de viol. © Pixabay

11 ans de prison: c’est le verdict rendu hier mercredi par le tribunal pénal de la Sarine, dans l'affarie du photographe voyeur et abuseur.

On le rappelle, ce Fribourgeois de 46 ans a profité, entre 2010 et 2014, de son statut de photographe pour filmer plus de 80 femmes, à leur insu dans des poses intimes, ou lors de rapports sexuels.

Lourd verdict

L’homme a été reconnu coupable de deux viols, neuf contraintes sexuelles, dix-neuf violations du domaine secret (il avait filmé ses victimes à leur insu) et d'un cas de pornographie.

Le verdict est lourd et ce jugement pourrait faire date. C’est assez rare pour être signalé: les juges ont donné une peine plus lourde que celle requise par le Ministère public. 11 ans, c’est près du double que ce que demandait le procureur.

Et pour justifier ou expliquer cette peine sévère, le président du tribunal, Benoit Chassot, l’a martelé : "on ne peut pas conclure que les femmes étaient consentantes." Car dans cette histoire effarante, c’est bien à cette question qu’ont dû répondre les juges sarinois : est-ce qu'il y a eu oui ou non de la contrainte dans les rapports intimes que le photographe a entretenu avec ses modèles ? Et pour eux, la réponse est clairement oui.

« Vous vous êtes servi de votre soi-disant passion pour la photographie pour assouvir vos pulsions les plus obscènes. » a encore déclaré le président, rappelant durant de longues minutes, le stratagème mis en place par le photographe: toujours méthodique, jamais impulsif, de la prise de contact sur les réseaux sociaux, au shooting dans son studio photo. L'homme compilant même la liste de ses victimes sur un fichier Excel.

Directement en prison

Le condamné a été mis en détention immédiatement. Le président du tribunal, Benoit Chassot, a justifié cette mesure par le haut risque de fuite, notamment vers le Portugal, pays d'origine du photographe et où vivent ses parents.

L'homme doit aussi verser plusieurs centaines de milliers de francs de dédommagement aux victimes qui, on le rapppelle, étaient agées de 17 à 21 ans au moment des faits. La défense devrait faire appel.

Le consentement

La question du consentement est au centre de cette affaire judiciaire. Le procureur général, Fabien Gasser, s'est dit satisfait du verdict rendu par les juges. Pour le magistrat, "avec une jurisprudence comme celle-ci, il ne semble pas nécessaire d'inscrire le consentement dans la loi." Et d'ajouter "on ne peut pas demander un consentement par écrit, comme pour un acte médical par exemple. Je me demande si l'inscire dans la loi est un besoin réel ou une demande politique".

RadioFr. - Vincent Dousse
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