3 Fribourgeois sur 4 ont des anticorps contre le Covid-19

L'Université de Fribourg a publié vendredi la troisième étude du programme Corona Immunitas.

Ce taux de Fribourgeois possédant des anticorps s'explique notamment par la campagne de vaccination. © Keystone

Environ 74% de la population fribourgeoise âgée de plus de 20 ans possédait, au mois d'août 2021, des anticorps contre le coronavirus. Il s'agit du résultat de la troisième étude Corona Immunitas menée par l'Université de Fribourg, dont les résultats ont été publiés ce vendredi.

Les pourcentages se montent à 69% chez les 20-64 ans et à 91% chez les 65 ans et plus. «La vaccination a complètement changé la donne. Lors de notre deuxième pointage en avril 2020, on constatait qu'environ 19% des Fribourgeois avaient des anticorps contre le Covid-19", se souvient l'épidémiologiste fribourgeois Arnaud Chioléro, l'un des auteurs de cette étude.

Sans surprise également, selon les chercheurs, l’augmentation du nombre de personnes infectées explique aussi cette hausse du taux de personnes ayant développées des anticorps - avec notamment une deuxième vague épidémique qui avait été particulièrement virulente en automne 2020.

Pas encore suffisant

Toutefois, ce taux - estimé aujourd'hui à 80% de personnes avec des anticorps - n'est pas encore suffisant pour envisager une sortie de crise. "L'évolution actuelle de la pandémie montre bien que ce n'est pas le cas. Le taux de vaccination reste trop faible et on entre petit à petit dans une cinquième vague", explique Arnaud Chioléro.

On se rappelle, pourtant, qu'au début de la pandémie, on misait sur le principe de l'immunité collective pour stopper la transmission du virus. "C'est vrai qu'initialement, au début de la pandémie, on pensait qu'un taux de 60-70% de personnes avec anticorps serait suffisant pour éviter les vagues épidémiques. Mais, depuis, le virus a muté et est devenu plus infectieux", détaille Arnaud Chioléro.

Selon l'épidémiologiste fribourgeois, on peut considérer qu’il y a une immunité de groupe partielle dans la population qui freine la circulation du virus, mais sans la bloquer. "Mon sentiment, c'est qu'on va devoir vivre avec une maladie endémique dont on peut assurer le contrôle avec une bonne couverture vaccinale - ce qui n'est pas le cas en ce moment", complète Arnaud Chioléro.

Concernant le taux de mortalité, une récente étude du Centre universitaire de médecine Unisanté à Lausanne montre qu'il atteint pour l'heure un niveau historiquement bas en 2021. Si bien que si l'année en cours se termine sans un rebond majeur de l’épidémie, la Suisse aura connu en 2021 le niveau de mortalité « le plus faible jamais enregistré ».

"Cette tendance s'explique par la surmortalité de l'an dernier: des personnes sont décédées alors qu'elles n'auraient pas perdu la vie s'il n'y avait pas eu de pandémie", argumente l'épidémiologiste fribourgeois Arnaud Chioléro qui explique que la vaccination a également permis de protéger les personnes à risque exposées à la mortalité.

Néanmoins, selon les spécialistes, il faut rester encore prudent. Ce d'autant plus que les cas de Covid repartent à la hausse en ce moment. Il faudra observer le niveaux des décès des deux prochains mois pour tirer des conclusions définitives. 

RadioFr. - Mehdi Piccand
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