Six ans de prison ferme pour le photographe voyeur

L'homme a "disposé du corps de onze femmes à la manière d'un objet" et les a humiliées en les filmant, estiment les juges du Tribunal cantonal.

L'homme avait d'abord écopé de 11 ans de prison avant d'être acquitté puis jugé à nouveau. © Keystone

Le photographe amateur fribourgeois, qui avait filmé des dizaines de femmes à leur insu et abusé sexuellement de plusieurs d'entre elles, est condamné à six ans de prison ferme. 

Le Tribunal cantonal le reconnaît coupable de viols et de contraintes sexuelles sur onze femmes. L'homme de 40 ans est aussi condamné pour avoir filmé ses modèles à leur insu. Les juges constatent par contre que plusieurs cas sont prescrits. 

Méthode structurée

Dans cette affaire, les juges fribourgeois devaient examiner si le photographe a usé ou non de pressions psychiques d'une intensité suffisante pour amener les modèles à accomplir ou subir des actes d'ordre sexuel contre leur volonté. 

Et c'est bien le cas, estiment les juges. Le quadragénaire avait une méthode "progressive, structurée, ritualisée et éprouvée" pour parvenir à ses fins. Il a fait preuve de manipulation, de lourde insistance ou encore de dirigisme, expliquent les juges.

Situation sans issue

Sa détermination et son comportement ont ainsi provoqué chez les victimes des réactions psychiques, telles que la dissociation, la sidération ou la peur. Ces dernières se sont ainsi retrouvées dans une situation sans autre issue que celle de se soumettre à lui, poursuivent les juges.

Il a donc réussi à briser leur volonté en les empêchant de résister à tous ses assauts, souligne le Tribunal cantonal. Avant d'ajouter qu'il a disposé du corps de onze femmes à la manière d'un objet et qu'il a achevé de les humilier en les filmant à leur insu. 

Une peine plus clémente

Condamné à six ans de prison, le photographe amateur retrouvera donc pour quelques années une cellule. Il avait déjà passé plus d'une année en prison, après le jugement en première instance. Le Tribunal pénal de la Sarine l'avait alors condamné à une peine de onze ans d'enfermement. Un recours au Tribunal fédéral est encore possible. 

RadioFr. - Loïc Schorderet
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