Albert Rösti défend la loi sur le climat

La Suisse veut réduire sa dépendance aux importations d'énergie. Le ministre Albert Rösti défend la loi sur le climat, attaquée en référendum par son parti l'UDC. Les Suisses voteront le 18 juin sur ce contre-projet à l'initiative pour les glaciers.

Le Conseil fédéral recommande de voter pour la loi sur le climat et l'innovation (archives). © KEYSTONE/URS FLUEELER

La Suisse importe près des trois quarts de son énergie, a indiqué jeudi le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). Le pétrole et le gaz proviennent entièrement de l'étranger. En outre, les énergies fossiles nuisent au climat.

Afin de réduire la dépendance vis-à-vis de l'étranger et la pollution de l'environnement, le Conseil fédéral et le Parlement veulent diminuer la consommation d'énergies fossiles avec la loi sur la protection du climat. D'ici 2050, les émissions de gaz nocifs pour le climat doivent être réduites à zéro.

Le ministre de l'énergie Albert Rösti a présenté devant la presse les arguments en faveur de la loi sur le climat et l'innovation (LCI). Et le chef du DETEC de souligner que le texte n'introduit pas d'interdictions, ni dispositions, ni taxes, ni impôts supplémentaires, selon le communiqué.

Soutiens financiers

La loi prévoit en revanche une aide financière aux propriétaires qui remplacent leur chauffage au mazout ou au gaz ou qui isolent mieux leur maison. Elle réserve à cet effet 200 millions de francs par an sur dix ans. En outre, les entreprises qui investissent dans les technologies innovantes seront aussi soutenues avec 200 millions de francs par an sur six ans.

La Confédération doit également soutenir financièrement le remplacement des chauffages électriques. Ces derniers consomment environ 10% de l'électricité en hiver, ce qui correspond à la quantité produite par la centrale nucléaire de Mühleberg (BE) pendant toute une année - avant sa mise à l'arrêt.

Les cantons aussi pour le oui

Roberto Schmidt, président du Conseil d'Etat valaisan et président de la Conférence des directeurs cantonaux de l'énergie (EnDK), plaide également pour le oui. Les cantons soutiennent la loi.

Elle complète les instruments existants, comme le Programme Bâtiments commun à la Confédération et aux cantons. Du point de vue des cantons, il est important que les moyens financiers supplémentaires de la Confédération puissent être utilisés non seulement pour le remplacement des chauffages à mazout, à gaz et électriques, mais aussi pour des mesures visant à améliorer l'efficacité énergétique.

L'UDC a lancé un référendum

Pour rappel, le Parlement a adopté la loi sur le climat et l'innovation (LCI) comme contre-projet indirect à l'initiative pour les glaciers déposée en 2019 par l'Association suisse pour la protection sur le climat. Le comité d'initiative a temporairement retiré son texte au profit du contre-projet, mais à condition d'un oui dans les urnes le 18 juin.

L'UDC a lancé un référendum contre la loi. Si la loi sur la protection du climat est adoptée, l'initiative qui vise, elle, à interdire explicitement les énergies fossiles à partir de 2050 sera abandonnée.

Un large soutien

Outre la Conférence des gouvernements cantonaux, l'association économique faîtière Economiesuisse, l'Union suisse des paysans, la Fédération suisse du tourisme et l'Union des villes suisses soutiennent le projet.

L'Association suisse des locataires, le Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB), l'Association suisse de l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (Swissmem), l'Association des communes suisses ainsi que de nombreuses organisations de protection de la nature et de l'environnement ont également recommandé le oui.

ATS
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