Animaux de rente: quasi victoire contre une maladie virale
La diarrhée virale bovine, une maladie infectieuse dans le viseur des autorités depuis plusieurs années, a quasiment disparu du canton l'an dernier. Eclairage du responsable de Sanima.

Un seul cas de diarrhée virale bovine (BVD) a été indemnisé l'an dernier, contre une trentaine un an plus tôt. C'est un fait notable qui ressort du rapport 2024 de Sanima, l'établissement d'assurance des animaux de rente de Fribourg.
"La tendance vers une diminution est très positive", se réjouit Guillaume Kolly, administrateur de Sanima. "Elle s'observe dans les autres cantons également." La campagne nationale d'éradication de la BVD vise une éradication totale en 2026. La maladie qui se propage par la salive impacte la performance laitière. Elle peut causer la mort dans certains cas.
Dans le canton de Fribourg, l'épizootie est traquée depuis 2007. La mise en place d’un système de feux de signalisation – vert, orange, rouge – dans la base de données des animaux a permis de mieux anticiper les risques lors des déplacements de bétail. "Selon ce système, on regarde où il y a un risque de diffusion de la maladie et on empêche les animaux porteurs de la maladie d'être transportés d'une étable à l'autre pour éviter que la maladie se diffuse."
La menace de la langue bleue
Mais l’année 2024 n’est pas sans nuages. Dès septembre, la langue bleue fait son retour en Suisse, après plusieurs années d’accalmie. Transmise par des moucherons, cette maladie virale affecte principalement les bovins et provoque boiteries, fièvres et inflammations douloureuses.
"C’est préoccupant. La maladie s’est diffusée dans tout le pays. Heureusement, la vaccination a débuté ce printemps et devrait nous permettre de limiter les dégâts", craint Guillaume Kolly.
Dans le canton, une vingtaine d’exploitations ont été placées sous séquestre, et cinq animaux ont déjà fait l’objet d’une indemnisation. L’évolution reste incertaine, mais les autorités sanitaires restent en alerte, redoutant une deuxième vague plus virulente.
Moins de cochons dans les élevages
Le rapport de Sanima confirme un recul des effectifs dans plusieurs catégories d’animaux. Au nombre de 69'000, les cochons, en particulier, enregistrent une baisse notable de 2,4%, soit près de 1'700 têtes de moins qu’en 2023. "Le porc est clairement en régression. Les nouvelles normes de bien-être animal et la baisse de consommation rendent cette production moins attractive", explique le responsable.
Les volailles, bien qu’encore très majoritaires avec plus de 2,3 millions de têtes, accusent une baisse marginale (−0,1 %), tandis que les effectifs de vaches sont plutôt stables (environ 133'000 bêtes). Seules les chèvres progressent, avec une légère hausse (+0,1 %), tout comme les détenteurs de moutons et même de lamas (66).
Élevage laitier: vers une stabilisation
Côté bovins, les chiffres montrent une certaine accalmie dans la décroissance. En dix ans, 363 exploitations ont fermé, mais le rythme de disparition ralentit. "Les nouveaux bâtiments offrent de meilleures conditions de travail et de bien-être animal. Les outils se sont modernisés. Cela contribue à stabiliser l’élevage laitier", note Guillaume Kolly. "Malgré les contraintes, ce secteur résiste mieux qu’on ne le craignait."
Avec plus d’un million de francs versés en indemnisations en 2024, Sanima reste en première ligne face aux aléas sanitaires. Par ailleurs, Sanima a également indemnisé 18 bovins morts à la suite de foudroiements. A noter qu'aucun animal assuré n'a péri dans un incendie, contrairement à l'an dernier.