"Sauvez les Laviaux": le comité dénonce la "désinformation"

Le comité d’initiative a lancé sa campagne et appelé à un débat "digne et respectueux" d'ici à la votation du 28 septembre.

Contrairement aux opposants à l'initiative, le comité "Sauvez les Laviaux" estime que la protection du lac de la Gruyère et de ses rives est digne de figurer dans la Constitution cantonale fribourgeoise. © KEYSTONE/ANTHONY ANEX

"Notre lac, notre Constitution, notre avenir": la Constitution est l’outil légitime pour "consacrer ce choix", a indiqué jeudi à Fribourg le comité d'initiative, qui comprend entre autres le député PVL Daniel Savary. Selon ses membres, "Lavaux, dans le canton de Vaud, en est l’exemple: protégé depuis 1973 sans chaos juridique".

A leurs yeux, une inscription constitutionnelle "ne fige pas tout, mais elle donne un cap". "L’inaction politique a mené à des conflits locaux et des projets incohérents", constate le communiqué des initiants. L’initiative apporte en conséquence "une vision d’ensemble, claire et fédératrice".

Un bien commun

Le comité a dit encore vouloir "bannir l'artificialisation du lac et préserver le patrimoine cantonal". "Les Fribourgeoises et Fribourgeois doivent pouvoir fixer ce cap dans la Constitution". Plus loin, les initiants ont évoqué un aspect qui fait débat, comment allier développement touristique et économique durable.

"Le lac de la Gruyère est un atout économique majeur", estiment-ils. "Sa beauté naturelle attire visiteurs et familles chaque année. Préserver ses rives, c’est garantir un tourisme doux et durable. A leur avis, "les activités locales, comme la pêche, le sport et la marche, créent de la valeur".

Le comité a mentionné encore le lac de la Gruyère comme "bien commun". Le site "n’appartient pas à une commune, à un groupe ou à une génération: il appartient à toutes et tous. Enfin, il a rappelé que le lac figurait comme un "symbole du canton de Fribourg", comptant parmi ses paysages les plus emblématiques. 

Le comité dénonce des messages de "désinformation"

La Constitution est le lieu pour affirmer cette valeur commune, ont insisté les initiants. "Dire oui, c’est affirmer la fierté fribourgeoise de protéger son lac. Dire oui, c’est transmettre intact ce symbole aux générations futures", ont-ils résumé. Ces derniers ont encore appelé à un "débat digne".

Le comité a déploré ainsi "les méthodes de campagne de certains opposants, qui ont placardé des bâches noires avec la mention 'Fermeture du sentier - Conséquence probable de l’initiative'". Il s’agit d’une "désinformation parfaitement inacceptable et indigne, un épouvantail juridique", a-t-il regretté.

Les images des panneaux ont tourné sur les réseaux sociaux (Facebook)

"Ces pratiques portent atteinte à l’image de la région et ne servent pas le débat démocratique", a déclaré Leonardo Gomez Mariaca, membre du comité d’initiative. "Nous invitons les opposants à retirer ces bâches ridicules et à présenter leur vision de l’avenir du lac de la Gruyère", a-t-il précisé.

Trop restrictif

Mercredi, le Conseil d'Etat a exposé, devant la presse lui aussi, ses arguments pour appeler les Fribourgeois à rejeter l'initiative "Pour la sauvegarde du lac de la Gruyère et de ses rives". L'exécutif juge le texte "trop restrictif", à l'instar de la majorité du Grand Conseil et de toutes les communes riveraines.

Le 10 octobre, les députés avaient rejeté l'initiative, sans lui opposer de contre-projet. Le vote du décret marquant le rejet était tombé par 79 voix contre 4 et 14 abstentions. Les députés ont suivi la position exprimée par le Conseil d’Etat, pour qui "il n’y a pas besoin de légiférer davantage pour protéger le lac de la Gruyère".

Pour mémoire, l'initiative constitutionnelle entièrement rédigée a été validée en novembre 2023 par le Grand Conseil, à l'unanimité des 82 voix exprimées. Elle avait été déposée antérieurement à la Chancellerie d'Etat munie de 9378 signatures, dont 9249 valables, alors que 6000 étaient requises.

ATS
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