Appel suisse et d'autres pays aux talibans
Plus de 70 pays dont la Suisse dénoncent la "détérioration systématique" des droits des femmes afghanes. Ils ont appelé lundi devant le Conseil à Genève les talibans à garantir à nouveau une éducation aux jeunes filles et aux femmes.

Les hommes ont repris les cours lundi dans les universités afghanes, rouvertes après la longue coupure hivernale. Mais les femmes ne peuvent toujours pas assister à ceux-ci. Cette interdiction les "prive" de leurs droits humains, affirme la déclaration lue devant le Conseil par l'ambassadrice de l'UE à l'ONU à Genève. Tous les individus devraient avoir des conditions "égales", de manière "non discriminée".
Autre demande, les dizaines de pays signataires appellent les talibans à revenir sur leur interdiction aux ONG d'employer du personnel féminin. Ce dispositif "menace" des millions d'Afghans qui dépendent de l'assistance humanitaire, ajoutent-ils. Ils demandent aux talibans d'honorer le droit international humanitaire (DIH).
A titre personnel, la Suisse s'est dite "fortement préoccupée". Des effets "désastreux" des décisions des islamistes au pouvoir sont déjà observés sur la situation politique et économique en Afghanistan, affirme une représentante de la mission suisse à l'ONU à Genève.
Comme Amnesty international (AI), la Suisse a réitéré son appel à un mécanisme d'investigation indépendant pour préserver les preuves de violations des droits humains. Auparavant, le rapporteur spécial de l'ONU sur l'Afghanistan Richard Bennett avait affirmé que la détérioration des droits humains et de la répression contre la société civile s'est "accélérée".
Et de mentionner de "graves reculs" pour les femmes. L'année dernière, il avait estimé que les talibans étaient responsables de crimes contre l'humanité. Il continue toutefois à pouvoir rencontrer le nouveau régime en Afghanistan.