"Le viager nous permet de continuer à vivre confortablement"
Nombreux retraités ne parviennent plus à assurer financièrement l'entretien de leur logement. Ils optent pour le viager.
Vendre son logement tout en continuant d’y habiter, c’est le principe du viager. Le propriétaire cède son logement à un prix nettement inférieur à celui du marché, tandis qu'il peut continuer, en échange, d'y vivre jusqu'à son décès. Le concept avait été popularisé en France par l’exemple de Jeanne Calment, doyenne de l’humanité, morte à 122 ans, et qui avait survécu à son acheteur.
Aujourd’hui, le viager est de plus en plus utilisé par des personnes âgées en difficultés financières en Suisse romande, et le canton de Fribourg ne fait pas exception. À Estavayer-le-Lac, Michel et Danielle Diezerens ont vendu en viager leur appartement de 5,5 pièces en novembre 2021. "Avec mon mari, nous avions utilisé presque l'entier de notre deuxième pilier pour la construction d'une maison auparavant dans le canton de Vaud. Nous avions donc peu de capital et l'AVS ne suffisait pas. C'était une solution pratique, sûre et qui nous permet de vivre confortablement nos dernières années de vie sans demander de l'aide à nos enfants", détaille Danielle Diezerens, 82 ans.
L’agent immobilier Christophe Andrié s'est spécialisé il y a 7 ans dans la vente et l'achat en viager. Il réalise entre 3 à 4 transactions par mois en Suisse romande. Pour lui, même si le marché reste encore méconnu, en comparaison avec la France, il prend graduellement de l'ampleur. "Le prix de l'énergie augmente; le chauffage, l'eau, l'électricité, tout comme les primes maladie et dans le même temps les rentes ne suivent pas."
En spéculant sur la mort du vendeur, le viager traîne derrière lui une mauvaise réputation. Néanmoins, le concept est loin de déranger Michel Diezerens, 83 ans. "Les contacts avec l'acheteur sont excellents. Il ne vient pas tous les jours prendre des nouvelles. Il nous laisse vraiment vivre comme nous l'entendons."
Selon les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique, environ 40% des baby-boomers sont propriétaires en Suisse. Le potentiel du viager est donc grand, selon l’argent immobilier Christophe Andrié.