La journaliste Ariane Dayer devient animatrice télé
"Banc public" est une série d'interviews intimistes proposée par La Télé. Elle sera présentée et animée par Ariane Dayer. Rencontre.
La Télé: Alors c'est vous qui allez présenter et animer cette nouvelle émission, Ariane Dayer. Comment ça va à quelques jours de la grande première?
Ariane Dayer: Pour moi, c'est nouveau la télé, donc c'est vraiment des codes que je ne connais pas. Et puis une difficulté, vous savez, d'établir une relation avec cette caméra toute nue, avec personne derrière, dans un studio, quand il faut lancer le truc. Oh là là, dans les essais, je me suis déjà fraisée plusieurs fois. Ce n'est pas facile.
La Télé: Cette émission, je la pitche en une ligne, 40 minutes avec une personnalité sur un banc, c'est ça?
Ariane Dayer: Absolument. C'est bien résumé. C'est tout à fait ça, 40 minutes avec des personnalités publiques. On va leur faire parler de l'actualité de la semaine, de leur actualité. Et puis, il y a une dernière partie qu'on appelle "Jardin intime", où je vais demander aux invités d'amener des photos d'enfance. Et l'idée, c'est qu'ils me racontent comment ils se sont construits, comment était leur enfance, où sont leurs racines. Donc ça, je me réjouis beaucoup de cette partie là aussi.
La Télé: L'émission s'appelle "Banc public", cette notion de banc et d'espace public, ça vous tenait à cœur, je crois?
Ariane Dayer: Ça me tenait à cœur parce que je trouve que le banc est un de ces lieux extraordinaires, où peut se passer une magie incroyable. Vous vous asseyez à côté de quelqu'un que vous ne connaissez pas... ce sont aussi les cadrettes de train qui peuvent être comme ça. Et puis, vous vous mettez à parler et des fois, vous vous parlez beaucoup plus, vous vous révélez beaucoup plus qu'avec quelqu'un que vous connaissez, etc. Ce sont des milieux qui peuvent être magiques.
La Télé: Alors, la première émission, c'est ce dimanche, vous allez accueillir le conseiller fédéral Guy Parmelin. Qu'est-ce que vous avez envie de lui demander ou qu'est-ce que vous allez lui demander à Guy Parmelin?
Ariane Dayer: Il y aura déjà, évidemment, beaucoup de questions d'actu parce qu'avec l'actualité économique mondiale, il y a de quoi dire, il est ministre de l'économie, donc il est courant des enjeux. Que doit faire la Suisse par rapport à ça? Donc, il y a tout ça, mais dans la partie intime aussi. Donc, il m'a fait envoyer des photos de son enfance, et Parmelin bébé, est absolument adorable.
Je vais lui faire raconter tout ça parce que c'est un parcours génial. Il vient d'un bled de 700 personnes. Il a été déjà une fois président de la Confédération. Il a tout ce passé agricole qui fait partie de ses racines.
La Télé: Cette émission pour vous, à titre personnel, elle marque deux choses. Votre retour dans le journalisme après votre départ, il y a une année du Matin Dimanche. Le journaliste vous manquait?
Ariane Dayer: Oui, bien sûr, beaucoup. J'adore mon métier. Partout où j'ai passé, je ne garde que des bons souvenirs. Donc, c'est génial. Et bien sûr que ça me manquait. J'adore ça. Et là, à préparer une interview, essayer de bien caler les questions, les domaines, etc.
Si on fait la liste de tous les journaux dans lesquels j'ai passé, on peut penser que je porte malheur, ce qui n'est pas toujours le cas. Le Matin Dimanche est toujours bien vivant et toujours aussi beau. Mais c'est vrai que ça raconte l'histoire de la presse romande aussi, avec des journaux qui ont fermé, une presse romande qui est en difficulté. C'est très inquiétant.
Il y a des problèmes structurels, des problèmes conjoncturels. Les deux sont restés les mêmes. Et puis, moi, ce qui m'inquiète le plus, c'est une sorte de disparition de la Suisse romande.
La Télé: Le journalisme, vous baignez dedans, alors déjà depuis fin des années 80, dès que vous avez commencé votre carrière de journaliste, mais déjà bien avant. Je crois que c'est une histoire de famille, le journalisme?
Ariane Dayer: Mon père était journaliste, effectivement. Il a fait beaucoup de choses dans sa vie. Il sait tout faire, la télé, la radio, l'écrit. Il a été rédacteur en chef du Nouvelliste. Mais quand j'étais petite, il était correspondant en Valais pour la télé et la radio. Et moi, j'adorais le suivre le mercredi après-midi ou pendant mes congés.
Je ne me rendais pas compte, mais c'est ça qui me donnait l'idée que c'est un métier génial, où on passe d'un conseiller d'État à quelqu'un qui organise des combats de reines. Et on raconte la réalité de l'un à l'autre. Par conséquent, on crée du lien, on écoute les gens, on les apprivoise pour qu'ils parlent. C'est extraordinaire.
La Télé: Revenons pour terminer sur cette émission de dimanche. On l'a dit, c'est Guy Parmelin qui sera votre tout premier invité. C'est presque naturel d'avoir un politicien, quand on sait votre amour pour la politique?
Ariane Dayer: J'adore la politique suisse, donc j'ai beaucoup de chance qu'un Conseiller fédéral ait été d'accord de parrainer un peu l'émission en arrivant en premier. Donc, je suis vraiment ravie. Après, il y aura d'autres. On ne va pas rester que dans la même thématique. On va essayer d'aller dans tous les domaines: sport, culture, gastronomie...
La Télé: C'est qui que vous rêveriez d'avoir dans cette émission?
Ariane Dayer: Michelle Obama, mais ça va être un petit peu difficile. J'aimerais aussi avoir Johan Djourou, Yann Sommer, des gens comme ça. Ça serait une immense chance.