Barrage: le CICR demande à aider côté russe

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est "prêt à intervenir des deux côtés" du fleuve après la destruction du barrage de Nova Kakhovka en Ukraine. Mais ses demandes pour la partie contrôlée par la Russie n'ont pas obtenu de réponse.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) oeuvre du côté contrôlé par l'Ukraine face aux effets importants de la destruction du barrage de Nova Khakovka pour la population (archives). © KEYSTONE/AP

"Nous avons lancé des requêtes concrètes", a affirmé mercredi à la presse le chef de délégation de l'organisation en Ukraine Jürg Eglin, depuis Kherson où les bombardements se poursuivent. Selon lui, davantage de personnes sont affectées du côté du fleuve contrôlé par l'arme russe.

"D'autres entités sont présentes" pour apporter de l'assistance, ajoute M. Eglin. De son côté, le CICR a distribué des pompes pour absorber l'eau et aide également à l'assainissement des eaux usées.

Jusqu'à 50'000 personnes ont besoin d'assistance en aval et des centaines de milliers seront affectées par les effets "massifs" à plus long terme en amont, notamment les agriculteurs et de nombreuses activités économiques. Le CICR répète que la possibilité de mines antipersonnel et antivéhicules qui explosent ou se déplacent l'inquiète beaucoup. De même que la contamination des eaux et les conséquences sanitaires qu'elle pourrait provoquer.

En revanche, la contre-offensive ukrainienne, qui serait difficile dans cette partie du pays tant que la situation ne s'améliore pas, n'a "pas d'impact direct" sur les efforts humanitaires dans la région de Kherson, dit M. Eglin. Le CICR dialogue avec les autorités et soutient la Croix-Rouge locale.

Pas d'effet à attendre sur les visites aux détenus

Une approche qui explique aussi peut-être les nouvelles accusations du président ukrainien Volodymyr Zelensky d'une inaction de l'organisation. La Croix-Rouge locale est plus exposée, ce qui peut lui faire se demander où se trouve le CICR, affirme M. Eglin. Avec le nombre de personnes qui sont affectées, les autorités font face à une "importante pression".

Les difficultés financières de l'institution poussent celle-ci à regarder comment elle peut diminuer ses dépenses en Ukraine. Mais tout sera fait pour "minimiser" l'impact sur les populations et sur le dispositif de M. Eglin et de ses collaborateurs, estime la directrice régionale Ariane Bauer.

Le CICR a pu rendre visite à quelque 1500 prisonniers de guerre des deux côtés. Cette situation ne devrait pas changer avec la contre-offensive, selon Mme Bauer. Le dialogue se poursuit avec l'Ukraine et la Russie sur cette question, preuve que ses efforts sont reconnus. "Bien davantage de travail reste à faire" pour pouvoir accéder à tous les détenus, admet la directrice régionale.

ATS
...