Bénévolat sportif: les clubs peinent à recruter

Le bénévolat dans les clubs sportifs est en baisse. L’Association Fribourgeoise des Sports cherche des solutions pour soutenir le secteur.

Benoît Hermann (à gauche) et Alicia Milasson (à droite) constatent tous les deux le manque d’encadrants dans leurs clubs respectifs. © Freepik

Un club, un terrain, des personnes qui s’entraînent… Mais en coulisses, la situation est tendue: le sport amateur manque cruellement de bras. Et ce n’est pas nouveau.

Mercredi soir, les délégués de l’Association Fribourgeoise des Sports (AFS) se sont réunis à la salle de gym de Domdidier pour faire le point. En lien avec le canton, l’AFS coordonne les milieux sportifs du territoire et s’inquiète depuis quelques années de l’érosion continue du bénévolat.

Un engagement qui s'effrite

Pour dresser un état des lieux, un sondage a été envoyé l’an dernier à 200 clubs du canton. Il en ressort trois types de bénévoles: les membres de comité (administration), les encadrants (animation) et les bénévoles ponctuels (aide lors des manifestations).

Parmi les 200 structures interrogées, on dénombre:

  • 2’390 personnes impliquées dans l’administration, avec une moyenne d'environ 40 heures de travail par an.
  • 2’774 entraîneurs, actifs en moyenne plus de 100 heures par an.
  • 10’810 bénévoles ponctuels, mobilisés pour près de 10 heures par an.

Tous ces engagements sont bénévoles, donc non rémunérés. Certaines personnes perçoivent une modeste compensation, mais elle ne couvre que partiellement certains frais. L’AFS se dit inquiète de la situation: selon l’Observatoire du bénévolat, la part de la population engagée dans le bénévolat est passée de 8% à 6% en cinq ans.

Des clubs à bout de souffle

Dans certains clubs, la situation devient critique. Comme au FC Sarine-Ouest, où Benoît Hermann, responsable juniors, gère une quarantaine d’entraîneurs pour près de 290 jeunes. En cas d’absence, il doit lui-même assurer les remplacements des entrainements ou des matchs du week-end. Le fanatique de football consacre plus de 10 heures par semaine à cette activité. "Je ne me plains pas", dit-il, "mais il faudrait du renfort pour répartir la charge de travail".

Même constat au FSG Persévérance de Châtel-Saint-Denis, un club de gymnastique qui compte près de 180 membres. La société manque de moniteurs (avec ou sans qualification Jeunesse + Sport) pour les agrès depuis plusieurs années. Alicia Milasson, ancienne vice-présidente du club et membre active, suppose que cela est dû au temps qu’il faut investir.

Les aspirants moniteurs doivent suivre deux formations: l’une pour encadrer les jeunes, l’autre pour officier en tant que jury lors des compétitions. Face au manque de personnel, la Fédération Fribourgeoise de Gymnastique a temporairement suspendu l’obligation d'endosser le rôle de jury. 

Des mesures en réflexion

Consciente de l'importance du problème, l’AFS veut agir. Son président, Marc Pauchard, évoque des pistes concrètes. Parmi elles, la reconnaissance du bénévolat. 

Ces dernières sont actuellement en discussion avec la Commission cantonale du sport et de l’éducation physique.

RadioFr. - Yann Girard
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