Les adieux à Benoît XVI chez soi ou au Vatican
Ce jeudi matin a eu lieu l'enterrement de l'ancien pape Benoît XVI. Témoignage de deux Fribourgeois, anciens Gardes suisses au Vatican.

La nouvelle de la mort de Joseph Ratzinger, plus connu sous le nom de Benoît XVI, a ému de nombreux chrétiens à travers le monde. Pour ceux qui l'ont côtoyé de près, la nouvelle du décès du prédécesseur de François Ier est d'autant plus touchante, bien que l'état de santé de celui-ci ne leur était pas inconnu. Près de 50'000 fidèles ont fait le déplacement jusqu'à la place Saint-Pierre pour assister à la cérémonie.
"On savait que l'ancien pape n'allait pas bien et que sa santé n'était plus ce qu'elle était", explique Antoine Maillard, Garde suisse entre 2009 et 2012. Le Fribourgeois a appris la nouvelle par WhatsApp, en contact direct avec le Vatican. "C'est une émotion, parce que c'est le pape sous lequel j'ai prêté serment, sous lequel j'ai fait tout mon service."
Prier chez soi
Des milliers de fidèles ont défilé au Vatican ces derniers jours pour rendre un dernier hommage au Pape allemand. D'autres, comme Antoine Maillard, préfèrent faire leur deuil en privé.
"Ma femme m'a demandé si je voulais descendre à Rome pour me rendre auprès de sa tombe, mais je préfère rester ici", explique-t-il. "Il y a tellement de monde, je préfère prier depuis chez moi plutôt que d'aller à peine cinq minutes devant la tombe et repartir."
"Un lien particulier"
Contrairement à Antoine Maillard, Nicolas Kolly a ressenti pour sa part le besoin d'aller assister à la cérémonie. Lui aussi anciennement Garde pontifical de 2006 à 2008, il fait partie des nombreux fidèles à avoir voyagé pour le dernier adieu.
"En étant Garde suisse, on développe un lien particulier avec le pape que l'on sert", s'émeut le Fribourgeois. Déjà lors du renoncement de Benoît XVI, Nicolas Kolly avoue avoir été touché. "Ça l'a rendu encore plus humain, cette phase de sa vie jusqu'à son décès. C'était pour les Gardes suisses un peu comme un grand-père", affirme-t-il.
De son point de vue, il était important d'aller lui rendre hommage sur place. "Je l'ai fait pour tout ce qu'il nous a donné en tant que Gardes suisses, mais aussi pour boucler la boucle d'un service que l'on a fait ici au Vatican", souligne l'ancien garde pontifical.
La messe a duré un peu moins d'une heure et demie et a été célébrée par plus de 4000 cardinaux, évêques et prêtres, en latin et en plusieurs autres langues. C'est la première fois dans l'Histoire récente de l'Église catholique qu'un pape (François Ier) était présent aux obsèques de son prédécesseur.
Relevons encore que seules deux délégations officielles ont été conviées à la cérémonie, celle de l'Allemagne, pays natal de Joseph Ratzinger, et celle de l'Italie.