Châtel-Saint-Denis: la baisse d'impôts a été refusée
Un élu PLR proposait de faire passer le coefficient fiscal de 83,6% à 80%. A 25 voix contre 23, le Conseil général s'est prononcé contre.

"Année après année, on nous fait peur concernant la situation financière de la commune, mais souvent les scénarios sont pessimistes et la commune finit par faire des bénéfices. On demande donc un juste retour aux contribuables!" C'est ce qu'a lancé mercredi soir Julien Berthoud, conseiller général PLR de Châtel-Saint-Denis, pour défendre sa proposition de baisse d'impôts.
Le vote a été serré, - 25 voix contre, 23 pour, - mais son idée a finalement été refusée par une majorité d'élus, qui ont préféré être prudents. "La planification financière jusqu'à 2026 montre que c'est trop risqué, que la dette sera de plus en plus lourde. Les électeurs n'ont pas à pâtir de cette prise de risque", a ainsi rétorqué un autre élu, Jérôme Volery, du Centre et membre de la commission financière.
Un avis partagé par le Conseil communal châtelois qui s'était prononcé contre cette baisse d'impôts à l'unanimité, avant le vote du législatif. Pour étayer sa position et aider les conseillers généraux à trancher, il avait même fait appel à une société externe d'audit.
Un million en moins dans les caisses
Après avoir analysé la planification financière de Châtel-Saint-Denis jusqu'en 2026, cette société est parvenue au même constat, qu'elle a présenté avant le vote. Sa conclusion: une baisse d'impôts n'est pas opportune vu le contexte, entre des recettes en baisse suite à la réforme fiscale, des charges en hausse, et des investissements ambitieux, de plus de 20 millions de francs par an. Selon la fiduciaire, la situation financière de la commune devrait même se dégrader ces prochaines années.
Alors après le vote, le syndic, Charles Ducrot, s'est montré soulagé: "La mesure nous aurait fait perdre un million de francs. Nous aurions dû faire des coupes, renoncer à certains investissements, cela aurait été dommage pour la population."
Des gains variables selon les revenus
Des habitants qui n'auraient pas tous profité beaucoup de cette ristourne, a souligné, lors des débats, Jérôme Allaman, conseiller communal en charge des finances: "Les habitants qui en auraient le plus profité, ce sont ceux qui ont les plus gros revenus".
Et de livrer au législatif ses calculs: "Cette baisse d'impôts aurait représenté un gain de 75 francs par an pour un habitant célibataire ; un peu plus de 300 francs pour une famille avec enfants de classe moyenne, mais un millier de francs pour les habitants, peu nombreux, qui paient le plus d'impôts!"
Après le vote, l'élu PLR porteur du projet s'est dit "déçu", mais accepte le résultat: "C'est la beauté de notre démocratie! La démocratie, c'est le plus grand nombre qui décide, et cette fois-ci, nous n'étions pas dans le plus grand nombre.."