Des bergers allemands d'exception se sont frottés au titre

Ce week-end, les meilleurs dresseurs de Suisse étaient réunis au Mouret pour les championnats du berger allemand. Une rencontre entre passionnés de canidés.

Sur l'image, Sniper et son maître Cyril s'entraînent pour l'épreuve du mordant. © RadioFr.

Quelques aboiements certes, mais aussi beaucoup de concentration. Dans le centre sportif du village fribourgeois, une cinquantaine de bergers allemands ont les yeux rivés sur leur maître. Ce week-end, ils ne jouent pas, mais ils concourent.

Durant la journée, les chiens se mesurent dans trois disciplines. Premièrement, le pistage met leur flair à rude épreuve sur une piste de 800 mètres. Vient ensuite l'obéissance, un exercice de précision où chaque geste compte, et finalement l'épreuve la plus spectaculaire: le mordant, lors de laquelle le chien doit attaquer puis lâcher sur ordre de son maître.

"Pour participer, il faut au moins quatre ans d'entraînement et de sociabilisation", explique Catherine Isler-Sahli, la présidente du groupe Fribourg et l'organisatrice de la manifestation. Trois fois par semaine, les membres du club se retrouvent pour entraîner leurs compagnons.

Casser une image stéréotypée

Souvent associé à la police et à la recherche de stupéfiants, le berger allemand traîne derrière lui une image de chien agressif. "Tout le monde pense que les bergers allemands sont méchants, mais regardez ici le niveau d'obéissance de ces chiens", affirme Catherine Isler-Sahli, qui, à travers ce concours, veut aussi montrer une autre image de cette race.

Selon Albert Perler, éleveur depuis plus de 50 ans, cette race est polyvalente: "c'est aussi bien un chien de famille qu'un chien de police". À ses côtés, Lasco, son fidèle compagnon, obéit d'un simple regard. "C'est une relation qui est difficile à décrire. Mon chien est tout le temps avec moi, il me comprend comme si je parlais avec un humain. Je ne peux rien faire sans qu'il le sache. D'ailleurs, il dort avec moi", avoue-t-il.

Une passion qui faiblit ?

Devenir maître d'un berger allemand ne s'improvise pas. Les particuliers doivent obtenir des autorisations, contacter le service vétérinaire et passer un examen. De plus, il est fortement recommandé de s'inscrire dans un club. Aujourd'hui, le canton en compte une dizaine, mais selon Albert Perler, l'éducation des chiens passionne de moins en moins. "La jeunesse actuelle a tellement de choses à faire que les chiens passent après. Il faut se lever le matin, il faut aller quand il pleut et qu'il fait froid", explique-t-il

Pour décrocher leur place au concours ce week-end, les chiens et leurs maîtres ont dû accumuler des points tout au long de l'année. Parmi les participants, les meilleurs d'entre eux représenteront la Suisse aux championnats du monde en Espagne.

Une expérience à laquelle le Fribourgeois Cyril Defferrard a pu participer aux côtés de l'équipe nationale cette année. "C'était une semaine très chargée, mais c'est une énorme satisfaction d'y arriver", raconte-t-il, le sourire aux lèvres.

RadioFr. - Amaëlle Steffen / Adaptation web: Camille berset
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