"Je me demande si mon véhicule est vraiment nécessaire"

Anne Rizzoli fait partie des 33 personnes qui participent au défi lancé par la COREB, "un mois sans voiture".

Anne Rizzoli a troqué sa voiture contre un vélo cargo et le train pour le mois de juin. © RadioFr.

Pourriez-vous vous passer de votre voiture? La communauté régionale de la Broye (COREB) a lancé ce défi aux Broyardes et Broyards durant le mois de juin. Une idée qui part de ce constat: seulement 5 % des ménages broyards n’ont pas de voitures.

Le principe: laisser sa voiture au garage et essayer d'autres modes de transport plus écologiques: le vélo électrique, le bus, le train, les vélos en libre-service. La COREB finance l'alternative.

Au total, 33 personnes de toute la Broye, d'Avenches, de Payerne, d'Yverdon, de Moudon ou encore d'Estavayer-le-Lac participent à ce défi. Environ 80 personnes avaient fait la demande pour y prendre part. 

Parmi elles, il y a Anne Rizzoli. La Staviacoise et son mari réfléchissent à acheter un vélo électrique depuis un moment. Le défi de la COREB les a poussés à franchir le pas: "On a tergiversé pendant un certain temps, les vélos électriques représentent quand même un certain investissement et le défi nous a donné l'élan pour essayer. Pour une période d'un mois, cela nous paraissait faisable."

Le vélo, parfait pour le quotidien

Alors comment est-ce que ça se passe? "Bien. Après trois semaines, le constat général que l'on peut faire est le suivant:  pour la vie quotidienne, ça fonctionne très bien, entre le travail et l'école de mon fils. Ce qui nous interroge, c'est ce qui sort de ce quotidien bien huilé. Par exemple, mon fils fait de la musique à Cugy et nous n'avons pas encore pu répondre à cette question: comment transporter un gros instrument sur le vélo?"

Avant ce défi, Anne Rizzoli, son mari et leur fils de neuf ans s'organisaient avec deux voitures. Depuis le début du mois de juin, Anne Rizzoli se rend sur son lieu de travail, à Yverdon, non plus en voiture, mais en train. Une expérience qui a changé son regard sur les transports publics. 

"Une amie me disait que les trains étaient toujours en retard et qu'il y avait souvent des annulations. Je dois dire que depuis trois semaines, je n'ai pas connu ce genre de problème. Il semble que la ligne que j'emploie est fiable." 

Une autre perception des transports

Par cette expérience, Anne Rizzoli voit aussi les choses différemment: "Dans le train pour me rendre à Yverdon, je peux déjà commencer ma journée, traiter des mails par exemple. Et la fin de la journée, il y a aussi la satisfaction, avec le vélo, d'avoir été dehors et d'avoir fait un peu d'exercice physique."

Alors ces points positifs vont-ils faire changer durablement les habitudes de transport d'Anne Rizzoli et de sa famille? Pas sûr.

"C'est en discussion dans la famille, mais mon mari a besoin de sa voiture pour son travail. Moi, je me demande sérieusement si mon véhicule est nécessaire. La question est de savoir si on peut gérer toute l'année avec le vélo électrique, sur une période plus longue, aussi avec une météo moins bonne."

En tout cas, Anne Rizzoli a décidé de prolonger l'expérience. Elle va louer le vélo électrique jusqu'en automne. Un premier pas vers plus de mobilité douce, au plus grand bonheur de son fils, qui adore s'assoir sur le siège à l'arrière du vélo. 

RadioFr. - Vincent Dousse
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