"J'ai toujours aimé le bruit et l'odeur des circuits"

A 22 ans, Danny Buntschu rêve de devenir pilote professionnel et de participer aux 24 Heures du Mans. Portrait.

Danny Buntschu est passé par les studios de Radio Fribourg entre deux courses. © RadioFr.

"Ma passion pour la course automobile me vient de mon grand frère Michaël. Il a 12 ans de plus que moi et quand j'étais petit, je le suivais un peu partout en Europe. Mes parents m'ont raconté que je m'accrochais au grillage du circuit et que je les suppliais de faire du karting". Le Fribourgeois Danny Buntschy ne s'en cache pas. Son demi-frère, c'est son inspiration, son héros.

Pourtant talentueux, Michaël Tinguely n'a pas fait carrière. Il faut dire que le milieu du sport automobile est redoutable. C'est aussi pour ça que Danny, 22 ans, tient à réussir et à réaliser le rêve de son aîné: participer aux 24 Heures du Mans. 

Le chemin est long. Celui du Fribourgeois débute alors qu'il a 8 ans. Le petit garçon - alors timide - s'est tout de suite senti à l'aise: "j'ai toujours aimé le bruit et l'odeur des circuits. Je n'ai pas souvenir d'avoir eu peur. Quand on met son casque, on est comme dans une bulle".

Après le karting, Danny Buntschu passe à la Formule Renault. L'adaptation se passe bien puisqu'il devient vice-champion de France en 2023. "Toutes les monoplaces sont difficiles à conduire. La voiture est plus subtile. J'ai dû tout apprendre. Malgré ça, j'ai très vite été dans le coup. J'ai même gagné ma toute première course, sous la pluie". 

Un choix pragmatique 

Mais alors pourquoi ne pas avoir continué au volant d'une monoplace? Danny Buntschu est pragmatique: "la Formule 1, c'est le rêve de tous les jeunes pilotes, mais c'est un rêve difficilement réalisable. La filière monoplace, ça coûte très cher. Il n'y a que 20 pilotes dans le monde entier et il y a des pilotes comme Lewis Hamilton qui y restent pendant 15, 20 ans". Le calcul est vite fait.

D'autant plus que l'endurance se développe à une vitesse folle. En 2022, 100 millions de téléspectateurs ont suivi les 24 Heures du Mans. Ils étaient 113 millions l'année suivante, soit une augmentation d'environ 35%.

Après la Formule Renault, Danny Buntschu choisit donc l'endurance. "J'aime faire partie d'une équipe. Il y a aussi plus de stratégies, vu que les courses sont longues". Il s'aligne depuis 2024 dans l'Ultimate Cup European Series, un championnat européen qui l'envoie au quatre coins du continent. Il fait équipe avec un Français, Alexandre Lafourcade, chez Lamo Racing. Et nouveauté cette année, l'étudiant en économie de l'Université de Fribourg est également pilote de développement pour le Team Virage en LMP3. 

Un podium pour finir la saison

Pour l'instant, tout se passe bien. À la fin mars au Castellet, en France, Danny Buntschu a signé la pole position de son groupe lors de la première épreuve de la saison. Un mois plus tard au Mugello, en Italie, il a également terminé à la cinquième place. Il lui reste maintenant deux courses à disputer. L'objectif? Un podium. 

Danny Buntschu ne sait pas encore de quoi 2026 sera fait. Des négociations sont en cours. Si tout se passe bien, il pilotera en European Le Mans Series, dans la catégorie LMP3. Autrement dit, l'anti-chambre du championnat WEC qui compte les 24 Heures du Mans. Histoire de se rapprocher de son rêve: "je veux le faire pour mon frère. Et puis, c'est une course mythique, comme l'Indy 500 aux États-Unis et le Grand Prix de Monaco en Formule 1".

RadioFr. - Marie Ceriani
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