De l'aide humanitaire parachutée à Gaza

L'armée israélienne a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche avoir parachuté de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, où la population est affamée après 21 mois de guerre. Cette méthode, utilisée en 2024, est décriée par de nombreux responsables humanitaires.

Les largages aériens d'aide, coûteux et inefficaces, ne mettront pas fin à la famine qui s'aggrave à Gaza, a averti l'UNRWA (archives). © KEYSTONE/AP/LEO CORREA

Israël, qui assiège la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas le 7 octobre 2023, avait imposé au début mars un blocus hermétique au territoire, très partiellement assoupli à la fin mai, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture et de biens de première nécessité.

Le parachutage a été "mené en coordination avec des organisations internationales et dirigé par le COGAT", un organisme du ministère israélien de la défense, a indiqué l'armée dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche sur le réseau social Telegram. Il était constitué de "sept lots d'aide contenant de la farine, du sucre et des conserves".

Le ministère israélien des affaires étrangères a annoncé "'une pause humanitaire' dans les centres civils et les corridors humanitaires pour permettre la distribution de l'aide humanitaire", faisant porter à l'ONU la responsabilité de son blocage.

Risque de famine

L'ONU et des ONG s'alarment d'une flambée de la malnutrition infantile et d'un risque de famine généralisée parmi les plus de deux millions d'habitants de l'enclave palestinienne.

Pressée notamment par Paris, Berlin et Londres de "lever immédiatement les restrictions sur l'acheminement de l'aide", l'armée israélienne avait annoncé samedi que les premiers parachutages menés par des pays étrangers reprendraient le soir même.

Cette méthode, déjà mise en œuvre en 2024 notamment par les Emirats arabes unis, la Jordanie et la France, avait été décriée par nombre de responsables humanitaires, qui l'avaient jugée dangereuse et de portée limitée, soulignant qu'elle ne pouvait se substituer à la voie terrestre.

Samedi, le Royaume-Uni a annoncé se préparer à larguer de l'aide et à évacuer des "enfants ayant besoin d'une assistance médicale", en collaboration avec "des partenaires tels que la Jordanie". Les Emirats ont déclaré qu'ils reprenaient "immédiatement" les parachutages.

Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), le Suisse Philippe Lazzarini, a estimé samedi que la reprise des parachutages constituait une réponse "inefficace" à la catastrophe humanitaire en cours. "Les largages aériens ne mettront pas fin à la famine qui s'aggrave. Ils sont coûteux, inefficaces et peuvent même tuer des civils affamés", a-t-il déclaré.

ATS
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