Des dépistages à petits prix pour les étudiants de Fribourg

Grâce à un partenariat avec deux centres de santé sexuelle, l'AGEF propose aux étudiants de l'Université de se faire tester pour trois IST, à prix réduit.

L'AGEF encourage les étudiants de Fribourg à se faire tester contre les IST. © AGEF

Depuis le 24 avril, l'AGEF (Association Générale des Etudiant.e.s de l'Université de Fribourg) invite tous les étudiants de Fribourg à prendre soin de leur santé sexuelle. D'ordinaire, il faut débourser 70 francs si l'on veut se faire tester contre le VIH, la gonorrhée et la chlamydia. Grâce à ce partenariat, cela n'en coûte plus que 30.

L'idée de cette collaboration a germé il y a plusieurs mois dans l'esprit de Caroline Rippstein, étudiante en psychologie et membre de l'AGEF. "Je discutais avec un ami. Il me racontait que le jour d'avant, il avait eu un rapport sexuel non-protégé. Comme sa partenaire prenait la pilule, il pensait que c'était tout bon. Cela m'a choqué que de gens ne soient pas du tout au courant des conséquences autres que la grossesse." 

Contactés, le Centre Empreinte et le Centre fribourgeois de santé sexuelle (CFSS) sont rapidement séduits par le projet et acceptent de jouer le jeu. La réduction du prix est permise grâce à la taxe que les étudiants payent chaque semestre. Sur cette somme, 20 francs sont redistribués à l'AGEF pour réaliser ce genre de projets.

Une situation "à surveiller"

En Suisse, le VIH, responsable du sida, est en net recul depuis le début des années 90. Une accalmie qui aurait facilité la voie à d'autres IST. En 2022, la Suisse avait enregistré 5140 cas de gonorrhée et 12’941 de chlamydia."Il faut aussi prendre en compte que l'on fait de plus en plus de tests, rassure Niels Gadesaude, éducateur social au sein du centre Empreinte. La situation est à surveiller, c'est vrai, mais elle n'est pas alarmante pour autant."

Empreinte rappelle cependant que ces deux infections ne créent pas tout de suite de symptômes visibles et peuvent donc se transmettre sans que l'on ait conscience du risque. C'est pourquoi le centre recommande de faire au moins deux tests par an si l'on est amené à changer de partenaire.

Pour le VIH, il est possible de faire des tests capillaires. La méthode consiste à piquer le bout du doigt et à déposer quelques gouttes de sang sur une languette. Le résultat est visible au bout de 20 minutes. Pour la Chlamydia et la Gonorrhée, un frottis sur la zone concernée est suffisant. Au Centre Empreinte, les professionnels préfèrent expliquer à la personne comment procéder. Pas par paresse, mais parce qu'ainsi, elle peut le faire elle-même sans que cela soit ressenti comme quelque chose d'invasif.

Un lieu pour échanger

Si Caroline Rippstein a choisi de collaborer avec Empreinte, c'est aussi parce que la philosophie de l'endroit l'a touché. En dehors de sa fonction sanitaire, la structure souhaite aussi accompagner les personnes qui viennent se faire tester, peu importe leur genre ou leur orientation sexuelle. "Les garçons par exemple, qui n'ont pas besoin d'aller chez la gynécologue, ont peu l'occasion de parler de leur sexualité", explique Niels Gadesaude.

Les étudiants et étudiantes qui souhaitent se faire tester ont jusqu'en 2024 pour s'inscrire. Grâce au financement de la campagne, il devrait être possible de réaliser quelque 400 dépistages.

Frapp - Dimitri Faravel
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