Des familles toujours dans la précarité
Plus de 900 familles bénéficient des colis alimentaires préparés par une association de Bulle. Reportage en vidéo.
Si la pandémie s’affaiblit, l'économie est actuellement en pleine croissance. Mais la reprise laisse derrière elle toute une catégorie de travailleurs précaires. Les distributions de colis alimentaires qui avaient tant choqué à Fribourg et ailleurs en Suisse, n'ont pas diminué depuis 18 mois.
Exemple à Bulle, où l'association les Saint Bernard du cœur a du travail plein les bras. Elle prépare des centaines de sacs alimentaires chaque semaine. L'association le constate sur le terrain, la pandémie continue de plonger des centaines de familles dans la précarité. "Le 3 mars 2020, on venait en aide à 217 familles et aujourd'hui on compte 919 familles bénéficiaires", souffle sa présidente Claude Maillard.
Des sacs avec des fruits, des légumes ou encore des yaourts sont remplis chaque jour. "ça prend une matinée entière. Sans parler du planning de distribution pour les bénévoles que je fais tous les lundis." L'association compte sur les dons de particuliers et des invendus dans les grandes surfaces par l'intermédiaire de la fondation Table Suisse. Toutefois, depuis plusieurs semaines, les livraisons se font plus rares alors que les besoins, eux, ne diminuent pas. "C'est très, très tendu. Je ne sais pas pourquoi on a moins de caisses. Je suis inquiète à l'approche de la période de Noël, car la situation ne va pas s'améliorer", lâche Claude Maillard.
Pas de profil type
Qui sont ces personnes qui font appel à l'aide des Saint Bernard du Coeur? "Tout celles et ceux qui ont faim! Il n'y a pas de profil type. Il y a beaucoup de Suisses, Cela pourrait très bien être vous ou moi", explique Claude Maillard. Depuis le début de la crise, le profil des bénéficiaires a évolué. "Ce sont des gens qui ont perdu leur job, beaucoup de jeunes, aussi, qui sont paumés et qui ne savent pas vers qui se tourner."
Autre point commun entre les différents bénéficiaires: un sentiment de honte. "C'est vrai qu'on ne dit pas à tout le monde qu'on vient ici", confie une maman de trois enfants qui préfère garder l'anonymat. "Venir ici, voir le sourire de Cloclo (Claude Maillard) et ces sacs remplis de nourriture, ça me permet d'avoir moins la boule au ventre les derniers jours du mois pour payer toutes les factures", poursuit cette femme.
"Sans cette association, ça ne serait vraiment pas facile", surenchérit une autre maman de famille. "J'ai l'impression que le coût de la vie ne cesse d'augmenter ici. Ces colis alimentaires nous dépannent vraiment beaucoup pour finir les fins de mois", ajoute cette dame qui n'a plus d'emploi - tout comme son mari- depuis plusieurs mois.
A noter que les Saint Bernard du Coeur recherche activement des dons de nourriture ou de produits d'hygiène. L'association est aussi à la recherche de bénévoles.
