Des "journées du photovoltaïque" ce week-end à Fribourg

Le Service cantonal de l'énergie organise vendredi et samedi un événement de promotion de l'énergie solaire. Interview de Serge Boschung, chef de service.

Serge Boschung, chef du Service fribourgeois de l'énergie, était l'invité de Fribourg fait Maison jeudi. © La Télé

RadioFr: Serge Boschung, il y a une question à laquelle vous devrez sûrement répondre ce week-end aux journées du photovoltaïque: est-il rentable pour une personne qui habite le canton de Fribourg d'installer des panneaux solaires sur son toit?

Serge Boschung: C'est toujours rentable de faire du solaire photovoltaïque. C'est aussi l'intérêt qu'on a d'organiser ce genre de manifestation, de montrer la faisabilité, également sous l'angle économique.
On a connu un boom de l'énergie solaire dans notre canton ces dernières années. L'offre a parfois de la peine à suivre la demande. Est-ce qu'il est nécessaire de faire un événement pour promouvoir le solaire encore aujourd'hui?
On a l'objectif d'atteindre 600 gigawattheures de production par année d'ici 2035, ce qui veut dire une accélération qu'on doit encore accompagner jusque-là. Et c'est vrai que le marché a parfois un peu du mal à suivre, mais le marché s'adapte et il arrive pour l'instant à suivre la demande.

Vous parlez des objectifs du canton, de tripler la production totale de photovoltaïque d'ici à 2035. Mais on sait que le solaire, ça fonctionne surtout en été. En hiver, c'est un peu plus compliqué. On a du mal à trouver des sources de production. Est-ce qu'on ne fait pas fausse route en misant sur l'énergie solaire?

Avec les énergies renouvelables, on doit composer sur toute la période de l'année. Le solaire, c'est juste: il produit 75% de sa capacité durant le semestre d'été, 25% quand même en hiver. Et il sera nécessaire, si on veut atteindre tous les objectifs de politique énergétique, d'avoir tout le mix énergétique qui soit réalisé. Et pour ce faire, il va falloir qu'on atteigne tout ce qu'on peut avec les énergies renouvelables indigènes.
Dans ce mix, il y a l'éolien, par exemple. Mais comme on l'a vu, par exemple, à Belfaux encore ce week-end, la population ne veut pas d'éoliennes sur son territoire. Est-ce que vous croyez encore que l'éolien a sa place dans le canton de Fribourg?

Pour l'instant, il n'y a pas de projet éolien dans le canton. On est uniquement en train de mettre en place une planification énergétique, qui est aussi exigée par le droit fédéral sur la base de critères définis par la Confédération. Et ce qu'il faut maintenant, c'est de pouvoir discuter, débattre du sujet et présenter également cette thématique avec un réel projet, avec un projet, avec des faits, avec des enjeux et pas seulement sur une idéologie.


Donc, c'est possible qu'il n'y ait jamais d'éoliennes sur le territoire fribourgeois?

C'est possible. Les communes sont maîtresses de leur planification et si les communes ne voudront pas aller de l'avant avec un projet, elles sont tout à fait à même de le définir. Par contre, à ce moment-là, on parlera de projets et pas seulement de planification.

Si on regarde plus largement, le solaire, ça se développe, mais ça ne fonctionne pas totalement en hiver. L'éolien, personne n'en veut dans le canton apparemment, le potentiel de développement des barrages est limité. Quelle alternative il reste si on veut développer ces énergies renouvelables?
Il reste quelques ressources limitées quand même avec le biogaz, par exemple. Mais c'est vrai que pour les besoins hivernaux, on aura besoin de ressources. L'éolien est une énergie qui est très intéressante durant cette saison. Quand vous dites que personne n'en veut, je ne suis pas forcément si sûr que le jour où il y aura un réel projet qui sera déposé et présenté, que personne n'en voudra.
Ecouter l'interview:
La Télé / RadioFr. - Léo Martinetti / an
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