Des moissons en péril dans le canton

Les agriculteurs du canton traversent une période difficile. Les conditions météorologiques des derniers jours rendent les moissons d'orge et de blé particulièrement ardues.

Baptiste Chassot, agriculteur à Ménières, a pris les devants en utilisant une moissonneuse à chenilles pour éviter d'abîmer le terrain détrempé. "Le tracteur est réparti ainsi sur une plus grande surface, donc il y a une plus grande portance sur le sol, ce qui nous permet d'aller sur des terrains qui sont gorgés d'eau", explique-t-il.

Même avec cette précaution, la situation reste délicate dans la Broye, où le manque de soleil empêche le séchage des sols. De nombreuses parcelles attendent toujours d'être moissonnées, et l'incertitude météorologique ajoute du stress aux agriculteurs.

"On n'arrive tout simplement pas à récolter", déplore Baptiste Chassot. "Les maladies se propagent plus rapidement. Les cultures seront sans doute moins saines donc le rendement sera moins bon. Certaines graines pourraient être tellement malades qu'on ne pourra plus les commercialiser."

Futures cultures impactées

La pression est forte, car le blé risque d'être déclassé s'il n'est pas récolté à temps, ce qui signifie qu'il serait vendu pour de la nourriture animale plutôt que pour la production de farine. À Cugy, Yannick Bersier exprime ses craintes: "Le risque, c'est que la moissonneuse s'enfonce dans le sol à cause du poids de la machine. Cela crée des tassements de sol qui ne sont pas bons pour la vie organique des terres. Les cultures de cet automne ou du printemps prochain seront directement impactées."

Face à ces défis, les agriculteurs espèrent maintenant une semaine de soleil pour sécher les sols et permettre aux moissonneuses de reprendre le travail sans causer de dommages supplémentaires. La course contre-la-montre est lancée pour sauver les récoltes et assurer la qualité des productions futures.