Des radars de prévention made in Fribourg
Les Ateliers de l'Association St-Camille, qui emploient des personnes en situation de handicap, fabriquent ces outils de prévention routière.

Les Ateliers protégés de l'Association St-Camille à Fribourg se sont lancés dans ce projet en 2017. Avec le soutien de l'entreprise Dzotech (Givisiez), spécialisée notamment dans les logiciels techniques, l'institution a conçu, fabriqué puis livré début 2020 ses premiers exemplaires de radars pédagogiques, c'est-à-dire des radars automatiques qui indiquent la vitesse des usagers de la route, sans but répressif.
"Ce type d'outil a l'avantage d'occuper le secteur électronique, mais aussi la menuiserie, la mécanique et le service bureautique multimédia", explique Claude Chassot, Directeur de l'Association St-Camille.
Des données clé en main
Monter un radar prend environ un à deux jours de travail. Contrairement à certains modèles concurrents, ce type d'appareil enregistre toutes les données qui sont envoyées via un cloud. Les communes équipées reçoivent ainsi les informations déjà analysées et traitées sous forme de graphiques. Autre atout: les emplacements choisis peuvent être préprogrammés. Il suffit ensuite d'installer et d'enclencher les engins qui reconnaissent automatiquement les lieux et les limites de vitesse autorisées.
La commune gruérienne du Haut-Intyamon a été l'une des premières à s'équiper de ces radars. "Dans les villages, on a souvent l'impression que les véhicules roulent trop vite, mais on a été agréablement surpris", témoigne le conseiller communal Cédric Privet. "On a constaté qu'à proximité des écoles et certains lieux stratégiques, les gens dans l'ensemble respectent assez bien les limitations. En revanche, les vitesses étaient souvent trop élevées sur les routes cantonales." De quoi rassurer d'un côté et mieux cibler la prévention routière de l'autre.
Acheter local et social
Douze radars ont été vendus à ce jour, dont un à Planfayon dans la partie alémanique du canton et deux à Villaz. Pour les autorités de la commune glânoise, il était important de se fournir chez un fabricant local. Avec ce produit, issu d'ateliers protégés, s'ajoute aussi une dimension sociale importante aux yeux des autorités. Et Claude Chassot d'enfoncer le clou en rappelant que pour une institution subventionnée comme la sienne, chaque franc qu'elle gagne elle-même permet de réduire justement les charges pesant sur les communes et le canton.
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