L'État défend les dispenses de cours d'éducation sexuelle
Pour le gouvernement, les parents ont le droit de refuser que leur enfant ne participe à ces cours à cause d'un traumatisme ou d'une hypersensibilité.

Le gouvernement a répondu mercredi à une motion parlementaire qui souhaitait supprimer les dispenses aux cours d'éducation sexuelle. À l'heure actuelle, un parent peut adresser une demande écrite à l'école de ses enfants pour que ceux-ci n'assistent pas au cours. De telles dispenses sont aussi possibles dans les cantons de Vaud et du Valais, mais pas à Genève ou Neuchâtel.
Les auteurs de la motion insistent que les cours d’éducation sexuelle sont essentiels et permettent d’accéder à des informations fiables et de poser des questions sans tabou. Ces leçons figurent d'ailleurs au programme du Plan d'étude romand (PER) pour les classes francophones et au Lehrplan 21 pour la partie suisse-allemande.
Les motionnaires s’inquiètent surtout que certains enfants, notamment dans des familles où ont lieu des abus, des incestes ou des violences, soient privés de ces formations. Pour eux, aucun élève ne devrait être dispensé, sauf en cas de circonstances vraiment exceptionnelles.
Le Conseil d'État fribourgeois rejette cette proposition. Il rappelle que chaque situation est analysée au cas par cas. Un traumatisme, une hypersensibilité ou un contexte familial difficile peuvent justifier une dispense. Le gouvernement estime que supprimer les dispenses engendrerait le risque que certains enfants ratent l'école ce jour-là, et qu'aucun dialogue ne puisse avoir lieu avec la famille.
Enfin, le phénomène reste marginal: L’an passé, 77 dispenses ont été accordées dans tout le canton. Cela représente moins d’un pourcent des élèves.
La motion inclut également les ateliers de sensibilisation face aux discriminations, destinés aux élèves des CO. Le gouvernement rappelle que ceux-ci sont facultatifs et sont encore en phase de projet pilote.