Nouvel échange otages contre prisonniers

Dix-sept otages, dont 14 Israéliens, retenus dans la bande de Gaza depuis sept semaines, ont été libérés dimanche au troisième jour de trêve dans la guerre entre le Hamas et Israël, qui a relâché en échange 39 prisonniers palestiniens.

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Des otages détenus à Gaza lors de leur arrivée à Gaza. © KEYSTONE/AP/Tsafrir Abayov
Des jeunes scouts israéliens se réjouissent dimanche de la libération d'otages par le Hamas. © KEYSTONE/AP/Leo Correa
Des Palestiniens à Gaza City dimanche, au 3e jour de trêve. Parallèlement, des otages détenus par le Hamas ont été libérés. © KEYSTONE/AP/Mohammed Hajjar
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Egalement dimanche, de longs convois d'aide internationale ont continué à entrer depuis l'Egypte dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, en vertu de l'accord de trêve obtenu grâce à la médiation américaine, qatarie et égyptienne et entré en vigueur au 49e jour de la guerre.

Parmi les otages libérés dimanche figure une fillette de quatre ans possédant la nationalité américaine, prénommée Abigail, s'est félicité le président américain Joe Biden.

Une autre ex-otage, Elma Avraham, octogénaire israélienne, a été héliportée vers un hôpital du sud d'Israël où elle se trouve dans un état grave, a déclaré Shlomi Kodesh, directeur de l'hôpital Soroka de Beersheva, précisant que son pronostic vital était engagé.

Un Russo-Israélien, qui ne fait pas partie de l'accord d'échange et dont la libération a été négociée directement par Moscou, a lui été relâché selon le Hamas "en réponse" au "soutien à la cause palestinienne" du président russe Vladimir Poutine.

Trois otages thaïlandais, eux aussi extérieurs à l'accord d'échange, ont également été libérés.

Ces libérations, annoncées par l'armée israélienne, portent à 58 le nombre total d'otages retenus à Gaza relâchés depuis vendredi, dont 18, en grande majorité des Thaïlandais, non concernés par l'accord.

"Jusqu'à la victoire"

Au total, 117 prisonniers palestiniens détenus dans des prisons israéliennes ont été libérés en parallèle, dont 39 dimanche soir, selon un ratio d'un otage pour trois prisonniers défini par l'accord.

Des autocars blancs du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont conduit à Ramallah et Beitunia, en Cisjordanie occupée, les prisonniers palestiniens libérés, accueillis par des foules brandissant des drapeaux palestinien, du Hamas et d'autres factions palestiniennes. D'autres ont rejoint leurs familles à Jérusalem-Est.

L'armée israélienne a estimé à 240 le nombre total d'otages emmenés à Gaza le 7 octobre, lors de l'attaque sanglante menée par le Hamas en territoire israélien. Selon les autorités israéliennes, 1200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées dans cette attaque.

En représailles, Israël a promis d'"éliminer" le mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007 et classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'est rendu dimanche auprès des troupes dans la bande de Gaza, et a affirmé que l'offensive israélienne s'y poursuivrait "jusqu'à la victoire".

"Nous faisons tout notre possible pour récupérer les personnes enlevées, et nous finirons par les récupérer toutes", a promis M. Netanyahu, premier chef de gouvernement israélien à se rendre à Gaza depuis le retrait unilatéral israélien du territoire palestinien en 2005.

"D'accord pour prolonger la trêve"

Une source proche du Hamas a indiqué à l'AFP que le mouvement palestinien avait "informé les médiateurs" qataris et égyptiens que les groupes armés retenant des otages israéliens dans la bande de Gaza étaient "d'accord pour prolonger la trêve actuelle de deux à quatre jours".

L'accord prévoit l'échange de 50 otages du Hamas contre 150 prisonniers palestiniens durant les quatre jours de cette trêve, qui peut être prolongée. Au-delà des quatre premiers jours, la libération de "dix otages supplémentaires conduira à une journée supplémentaire de pause", a affirmé Israël.

Environ 7000 Palestiniens sont incarcérés dans des prisons israéliennes, selon le Club des prisonniers, une ONG palestinienne de défense des détenus.

Le Hamas a par ailleurs annoncé dimanche la mort à une date non précisée, pendant l'offensive israélienne, de cinq chefs du mouvement, dont le commandant militaire de la Brigade du nord de Gaza, Ahmed al-Ghandour, considéré comme un "terroriste" par les Etats-Unis depuis 2017.

La trêve a offert un répit aux Gazaouis, mais la situation humanitaire dans le territoire est "dangereuse" et les besoins "sans précédent", s'est alarmée dimanche l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

L'accord de trêve inclut aussi l'entrée d'aide humanitaire et de carburant à Gaza, où Israël a imposé un siège total depuis le 9 octobre. Ces cargaisons, dont l'entrée depuis l'Egypte est soumise au feu vert israélien, arrivaient ces dernières semaines au compte-gouttes.

Depuis vendredi, 248 camions chargés d'aide ont pu entrer, selon l'ONU.

Dimanche, une partie des cargaisons devait comme la veille être acheminée vers le nord et la ville de Gaza, où "il n'y a ni eau potable, ni nourriture", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'Unrwa à Gaza, Adnan Abou Hasna.

ATS
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