Les deux enseignants de l'Eikon blanchis

Les procédures pénales pour actes d'ordre sexuel avec des personnes dépendantes ou incapables de résistance ont été classées.

A Fribourg, il n'y aura pas de condamnations dans l'affaire de l'Eikon. © RadioFr.

L'affaire avait fait grand bruit. Début 2021, une déferlante de témoignages secouait les écoles fribourgeoises et un certain nombre d'entre eux visaient directement des enseignants de l'Eikon. Les messages dénonçaient des comportements déplacés à l'égard d'élèves de l'école en arts appliqués du canton de Fribourg. Des enseignants avaient alors été suspendus et quelques mois plus tard, le Ministère public ouvrait une enquête visant deux professeurs.

Selon nos informations, ces procédures pénales ont aujourd'hui été classées. Autrement dit, les deux enseignants ont été blanchis.

Le premier homme, aujourd'hui quadragénaire, était prévenu d'actes d'ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance. Dans l'ordonnance que nous avons pu consulter, on apprend que cet enseignant a couché avec une élève de l'école après une soirée dans un bar à Fribourg. C'était en 2017.  La jeune femme, majeure à l'époque des faits, a porté plainte au printemps 2021, dénonçant un acte sexuel non-consenti.

Interrogé dans le cadre de l'enquête, le quadragénaire reconnaît avoir eu un rapport sexuel, non protégé, avec la jeune femme mais il affirme qu'il s'agissait d'un acte consenti.

De son côté, la procureure en charge de l'affaire explique qu'aucun élément au dossier ne permet d'établir que la jeune femme se trouvait dans un état d'incapacité totale au moment du rapport sexuel. Elle souligne aussi que les déclarations de l'ancienne élève de l'Eikon ont parfois manqué de cohérence et n'ont pas été vérifiées par les propos des personnes entendues dans le cadre de l'enquête. Le Ministère public a donc décidé de classer cette procédure à la fin de l'année passée.

Un baiser lors d'un voyage d'études

Le second enseignant, visé par une procédure pénale, devait répondre d'actes d'ordre sexuel avec des personnes dépendantes. Les faits remontent également à 2017. Ils se sont déroulés lors d'un voyage d'études en France.

Lors de la dernière soirée, l'homme aujourd'hui quinquagénaire, a embrassé une élève de l'Eikon dans l’ascenseur de leur hôtel alors qu'ils rentraient de soirée. Après avoir reçu un message de la part de la jeune femme lui disant qu'il embrassait trop bien, il a invité cette dernière à le rejoindre mais l'adolescente, âgée de moins de 18 ans au moment des faits, a décliné l'invitation.

Pour le Ministère public, l'enseignant ne peut pas être condamné pour ces faits. La procureure, en charge de l'enquête, explique qu'aucune contrainte n'a été utilisée. Elle ajoute que l'homme, alors accompagnant lors de ce voyage d'études, n'était pas le professeur de cette élève durant l'année scolaire et qu'il n'a par conséquent pas profité d'un rapport de dépendance.

L'ordonnance précise que la jeune femme a  déclaré qu'elle avait souhaité ce baiser sur le moment et qu'elle y avait participé activement avant de le regretter dès son réveil. L'adolescente a expliqué avoir vomi dans la poubelle de l'hôtel par dégoût dès qu'elle s'est souvenue de ce qui s'était passé.

Les frais d'avocats des deux hommes ont été pris en charge par l'Etat de Fribourg. L'un des enseignants a également reçu une somme de 2000 francs en réparation du tort moral causé par l'importante médiatisation de cette affaire.

RadioFr. - Loïc Schorderet
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