"Engourdissement" de l'économie fribourgeoise en 2024
L'économie fribourgeoise ralentit en 2024 et les retards de paiement augmentent. Le secteur secondaire souffre le plus.

La faiblesse de la conjoncture internationale pèse sur les entreprises fribourgeoises. Pour 2024, la Chambre de commerce et d’industrie du canton de Fribourg (CCIF) parle même d'"engourdissement" de l'activité économique, "sans être toutefois en récession".
Le secteur secondaire est le plus touché. "Le niveau des affaires se situe à des plus bas depuis cinq ans", note la CCIF dans un communiqué ce jeudi matin. La métallurgie est particulièrement touchée. Plus d’un tiers des sociétés du secondaire ont dû composer avec des reculs de la rentabilité en 2024, souligne le communiqué. Le tertiaire a, lui, mieux résisté tout en étant stagnant.
Ce constat se base sur l’enquête conjoncturelle de printemps de la CCIF, menée de fin février à début avril. Plus de la moitié des entreprises membres de la CCIF contactées y ont participé, soit 506 entreprises cumulant 25’800 emplois.
Prudence pour 2025
Les prévisions pour cette année restent dans la prudence. La plupart des entreprises tablant sur des chiffres d'affaires et des bénéfices stables. Seul un tiers de l'industrie et la construction mise sur une hausse des ventes, et les trois quarts des sociétés dans les services anticipent une progression inférieure à 10%.
Pour la troisième année consécutive, les investissements restent sous pression, note la CCIF. Ce qui devrait aussi peser sur l'emploi, qui a, jusqu'à maintenant, bien résisté. 21% des entreprises comptent augmenter leurs effectifs cette année contre 27% lors des deux années précédentes. Un dixième prévoit même de les diminuer.
Derrière cette prudence, la conjoncture internationale, notamment les bouleversements imposés par les Etats-Unis et les guerres, constituent la principale préoccupation des membres de la CCIF. Les entreprises soulignent également les difficultés à trouver des collaborateurs et des nouveaux clients, ainsi que la concurrence.
Toujours plus de retards de paiements
Près d’un quart des participants à l’enquête a vu sa trésorerie se dégrader en 2024, et de plus en plus de société l'expliquent par un ralentissement des paiements des clients. Ce problème touche plus du tiers des entreprises de l'industrie et de la construction et le quart du secteur des services.
Le retard de paiement est en moyenne de 41 jours, "soit au même niveau qu’au cœur de la crise du coronavirus", déplore la CCIF. A cela s'ajoute des difficultés pour les entreprises d'obtenir des crédits, en raison de politiques restrictives de la part des banques et d'une situation financière "trop fragile". "Ces tensions compliquent la gestion des entreprises", explique la CCIF: 16% des participants à l’enquête ont dû augmenter leur dette l’an dernier, contre 12% en 2021.