Fribourg face à l’incertitude économique mondiale
L’industrie fribourgeoise replonge dans l’incertitude, fragilisée par le contexte mondial tendu et les taxes douanières imposées par les États-Unis.
L’automne dernier, l’économie fribourgeoise semblait enfin sortir la tête de l’eau. Après six trimestres de faible croissance, voire de recul, le canton retrouvait un rythme plus soutenu, porté principalement par la reprise de son secteur industriel. Mais quatre mois plus tard, le vent a tourné.
Selon les dernières enquêtes du KOF, le Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ, l’indicateur de la situation des affaires dans l’industrie est de nouveau en recul. En avril, il s’est effondré à -38, contre -18 en février. Pire encore, les perspectives à six mois, qui étaient encore positives en mars (+19), sont désormais négatives (-15).
Donald Trump, droits de douane et franc fort
Cette détérioration soudaine est directement liée à un contexte international de plus en plus tendu. Depuis le début du second mandat de Donald Trump à la Maison-Blanche, la politique commerciale américaine s’est à nouveau durcie. Une annonce choc début avril a marqué les esprits: l’administration américaine a envisagé d’imposer un droit de douane de 31 % sur les produits suisses. Si cette mesure a été suspendue pour 90 jours, un tarif de base de 10 % est déjà entré en vigueur le 5 avril.
Résultat: les entreprises exportatrices fribourgeoises, pour qui les États-Unis représentent un marché clé, se retrouvent en difficulté. À cela s’ajoute l’appréciation du franc suisse, qui pénalise encore davantage leur compétitivité à l’international.
Dans ce climat instable, le commerce de détail fribourgeois tire son épingle du jeu. En avril, l’indice de la situation des affaires s’établissait à -1, en nette amélioration depuis février. Les commerçants se disent globalement satisfaits de leur situation actuelle, et les perspectives à six mois repassent en positif, atteignant +7.
Marché du travail: stabilité en trompe-l'œil
Le taux de chômage dans le canton de Fribourg s’élevait à 2,7 % en avril, en léger recul depuis janvier (2,9 %), essentiellement en raison des variations saisonnières.
Mais cette stabilité pourrait être de courte durée. Le SECO reconnaît désormais les nouveaux droits de douane américains comme un motif valable pour le recours au chômage partiel (RHT). Il est donc probable que de plus en plus d’entreprises fribourgeoises y aient recours dans les mois à venir
