"J'ai connu plusieurs déceptions"

Une année à peine après sa réélection, la socialiste Erika Schnyder démissionne du Grand Conseil. Interview.

Après plus de 25 ans d'activité, Erika Schnyder se retire de la politique fribourgeoise. © KEYSTONE (archives)

Erika Schnyder quitte le législatif cantonal, a-t-elle annoncé jeudi dernier. Une annonce qui intervient une année après sa réélection au parlement, où elle siège depuis 2006.

L'ancienne syndique de Villars-sur-Glâne se retire ainsi de la politique fribourgeoise. Pour plusieurs raisons. "Il y a des raisons de santé, mais aussi à cause des problèmes personnels que j'ai eus avec la caisse de pension. Je n'ai plus la même énergie et je dois me concentrer sur autre chose maintenant."

Pour mémoire, Erika Schnyder fait partie des personnes condamnées dans l'affaire de l'ACSMS, l'ancêtre du Réseau santé de la Sarine. Ancienne membre du Conseil de fondation, elle a été condamnée à verser solidairement 20 millions de francs pour renflouer le trou laissé dans la caisse de pension par un gestionnaire de fortune qui a fait des placements hasardeux. Un recours a été déposé au Tribunal fédéral, mais cette affaire n’est pas simple à vivre. « Savoir que vous arrivez aux prestations complémentaires en fin de parcours, c'est dur." 

Gravir les échelons

En 1984, Erika Schnyder était porte-parole des femmes socialistes fribourgeoises et défendait les femmes mauriciennes. Un combat marquant pour ses débuts en politique. "Des Suisses allaient épouser des Mauriciennes, puis revenaient avec elles sur le territoire. Parfois, ça ne se passait pas bien et ces femmes étaient alors laissées sur le carreau. C'est une des premières batailles que j'ai menées à l'époque", se remémore-t-elle.

Peu à peu, Erika Schnyder a grimpé l'échelle de la politique cantonale, devenant entre autres présidente des Femmes socialistes fribourgeoises, conseillère générale, conseillère communale puis, en 2006, syndique et députée au Grand Conseil. Malgré tout, la Fribourgeoise garde dans son cœur une place privilégiée pour son temps passé à l'exécutif de la commune de Villars-sur-Glâne.

Pas que du positif

C'est sur une note assez amère qu'Erika Schnyder s'en va. "Je dois dire que j'ai eu plusieurs déceptions. J'aurais bien aimé voir avancer des dossiers comme la péréquation intercommunale, la répartition des tâches et surtout la réforme des structures territoriales."

Je crois que quand des dossiers sont sensibles, on essaie de faire traîner les choses.

Une lenteur qui a eu tendance à parfois décevoir l'ex-députée. "Je crois qu'en Suisse, toutes les choses prennent leur temps. Je crois aussi que quand des dossiers sont sensibles, on essaie de faire traîner les choses. Ne pas précipiter, ça a du bon et du moins bon. Je pense aussi qu'au gré de diverses élections, il y a des sensibilités différentes au sein de l'exécutif cantonal. C'est une des raisons pour lesquelles les choses ont trainé."

Si elle est restée si longtemps au parlement, c'est avant tout pour y défendre les intérêts de sa commune. "J'ai constaté qu'effectivement, si vous êtes dans l'exécutif d'une commune, vous avez intérêt à être au Grand Conseil, parce que c'est tout de même là que se font les lois."

RadioFr. - Rédaction / Adaptation Web: Rémi Alt
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