Le métier de policier fait-il encore rêver?

La police fribourgeoise a reçu moins de dossiers que d'habitude, alors que le recrutement court jusqu'à mercredi. Analyse.

Noa Gachet postule pour la 2e fois pour ce métier qui la fait rêver. © Frapp/KEYSTONE

Cette année, à la veille du bouclement du recrutement qui court jusqu'au 30 novembre, quelque 180 dossiers de candidature ont été déposés pour intégrer l'école de police à Fribourg en 2024. La moyenne des autres années se situe plutôt autour des 250.

Ce phénomène s'observe aussi dans les autres cantons. Pour l'heure, il n'y a pas d'explication claire à ce manque d'engouement. Mais le porte-parole de la police cantonale, Martial Pugin, l'assure: la profession n'a pas perdu de son attractivité, car parmi les candidatures, il y a de très bons dossiers.

Un métier varié

Qu'est-ce qui motive donc les jeunes à embrasser cette profession exigeante avec des horaires irréguliers? A 21 ans, Noa Gachet a déposé pour la seconde fois son dossier de candidature afin d'intégrer l'école de police. "J'ai toujours voulu faire ce métier, on peut voir des choses intéressantes chaque jour, on ne vit pas comme tout le monde avec les horaires irréguliers. C'est la variété de ce métier qui m'attire", assure-t-elle.

A 24 ans, Gill Ducret est aspirant policier, c'est-à-dire qu'il termine sa première année à l'école de police. Pour lui, ce qui a été le plus difficile c'est l'administratif: "Quand on pense au métier de policier, on se dit qu'on va arrêter des personnes et faire des contrôles de véhicule. Il y a beaucoup plus derrière, avec l'aspect social et la relation d'aide aux autres. On n'est pas seulement là pour l'aspect punitif", explique le jeune homme.

Cette année, il y a 26 aspirants, dont 10 femmes, et 4 alémaniques qui terminent leur première année à l'école de police. La seconde année se compose de stages sur le terrain. 

Autant de postulantes que de postulants

Chaque année il y a autant de candidatures féminines que masculines. C'est ce qu'affirme Sandro Abplanalp, chef de la formation de base à la police cantonale. "Ce qui est difficile au début c'est la capacité d'adaptation. Ils sortent d'études ou de formation comme fromager ou boucher. Après ils arrivent ici, c'est assez structuré, on fonctionne avec une certaine hiérarchie. La plupart ont fait du service militaire. Mais ça peut être parfois problématique pour celles et ceux qui n'ont pas l'habitude".

Si les candidats remplissent les exigences de base, ils seront convoqués en janvier pour une série de tests physiques et d'aptitudes intellectuelles. Puis il y aura différents entretiens, aussi psychologiques, pour finir par un examen médical en juin. Seuls une trentaine de candidats seront retenus pour commencer l'école de police le 1er janvier 2024. 

RadioFr. - Karin Baumgartner
...