L'apprentissage a toujours le vent en poupe

La formation professionnelle reste la voie la plus prisée par les jeunes. La formation générale, elle, a moins de succès ces dernières années.

Les métiers techniques sont très prisés, surtout outre-Sarine (image d'illustration). © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

La grande majorité des jeunes en Suisse trouvent un débouché qui leur convient après l'école obligatoire, révèle le dernier baromètre des transitions de l'institut gfs.bern. La formation professionnelle reste la voie la plus prisée: elle attire 45% des jeunes.

Sur ces 45% de jeunes ayant opté pour une formation professionnelle initiale au sortir de l'école, 62% sont des garçons et 38% des filles, une proportion stable, selon l'étude mandatée par le Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI) et publiée jeudi,

Les jeunes s'étant lancés dans une formation générale (maturité gymnasiale ou école de culture générale) ne sont "que" 32%, une proportion en baisse ces dernières années. En 2020, ils étaient 41%.

Un grand écart apparaît entre les régions: les Alémaniques sont 21% à aller au gymnase (lycée/collège) ou dans une école de culture générale, contre 51% des jeunes Romands et 58% au Tessin.

Enfin, 21% des jeunes ont choisi une solution intermédiaire (offre transitoire ou année intermédiaire). L'année intermédiaire en particulier séduit de plus en plus: 13% des sondés l'ont choisie, contre 3% en 2018. Parmi les raisons invoquées, le besoin d'avoir du temps pour soi ou l'absence de place d'apprentissage idoine.

A la fin août, 87% des places d'apprentissage proposées étaient pourvues. L'offre est restée stable dans la plupart des entreprises.

Les jeunes concernés ont majoritairement choisi des formations professionnelles initiales qui conduisent à un certificat fédéral de capacité (CFC). Environ un jeune sur dix a opté pour une formation menant à une attestation fédérale de formation professionnelle (AFP).

Employés de commerce en tête

La formation la plus prisée reste celle d'employé de commerce, aussi bien chez les filles que chez les garçons. Pour le reste, les filles continuent de se diriger davantage vers les formations professionnelles initiales dans les domaines de la santé et du social, tandis que les garçons vont vers les métiers techniques et de l'artisanat.

Côté féminin, par rapport à l'année précédente, les métiers de coiffeuse et d'assistante dentaire sont entrés dans le Top 10 des options privilégiées. Chez les garçons, les formations de dessinateur, d'assistant en soins et d'agent d'exploitation sont désormais elles aussi très prisées, aux côtés des filières classiques du commerce, de l'informatique, de la menuiserie ou de l'installation électrique.

En revanche, les secteurs de la construction notamment rencontrent des difficultés à pourvoir leurs places d'apprentissage, en raison d'un nombre de candidatures insuffisantes ou inadaptées.

Moyennement confiants

La majorité des jeunes interrogés estiment que la numérisation est une chance. Seuls 14% la considèrent comme un risque. Une petite majorité (53%) des jeunes se disent "confiants" en leur avenir. Ils sont plus pessimistes pour la société en général.

Le baromètre observe enfin "qu'il est intéressant de constater que les jeunes hommes sont davantage convaincus par les opportunités offertes par la numérisation que les jeunes femmes. Ces dernières se posent plus de questions à ce sujet."

Pour cette étude, l'institut gfs.bern a enquêté par écrit cet été auprès de 2123 jeunes âgés de 14 à 17 ans et auprès de 3856 entreprises. Près de 89'000 jeunes ont terminé leur scolarité obligatoire à l'été 2024.

ATS
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